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C’est la meilleure de l’année !
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO, Journal de bord le 16 juillet 2012
leitmotiv récurent dans les commentaires des journaux, encore aujourd’hui : “ce type devait mourir avec son navire, c’est le Commandant !”
je sais : j’ai écrit une redondance
j’assume : je l’ai fait exprès
il y a de quoi, voyez plutôt :
la Costa Concordia vient juste d’être échouée par Francesco SCHETTINO : on voit encore beaucoup de fenêtres allumées à bord
la Costa Concordia à partir du lendemain matin
la Costa Concordia plus récemment (elle s’est enfoncée de 4 m)
eh bien, vous ne la verrez pas, ou plutôt, vu la taille de la Concordia, ça ne se voit pas sur les photos
Calculons la différence de longueur de la passerelle correspondant à l’enfoncement de la Concordia au cours des 6 mois écoulés depuis son échouement :
à combien correspondent 4 m d’enfoncement une fois projetés sur la passerelle, soit sur une droite inclinée à 80° de la verticale ?
l’angle de projection est le complémentaire de 80° soit 90° – 80° = 10°
Rappel : Le cosinus d’un angle est le rapport de la longueur du côté adjacent à la longueur de l’hypoténuse.
cos(Â) = [longueur du côté adjacent] / [longueur de l’hypoténuse] = a / h.
4 m sur la verticale, c’est la longueur du côté adjacent a, nous voulons la longueur de l’hypothénuse
je permute les extrêmes dans la proportion cos (Â) / 1 = a/h
h = a / cos (Â) avec h et a en mètres et cos (Â) n’a pas d’unités
La version calculatrice de la calculatrice qui accompagne Windows (Démarrer / Tous les programmes / Accessoires / Calculatrice / Affichage / Scientifique) nous donne :
cosd = 0,985 en ne gardant que 3 chiffres significatifs, d signifie que j’ai entré un angle exprimé en degrés, mais c’est bien cos
Remplaçons enfin les lettres par leur valeur :
h = 4 / 0, 985 = 4,062 # 4,1 # 4 mètres, non, inutile de chercher une photo, ça ne se voit pas.
Alors comme ça, le Commandant devait couler avec son bateau, le Commandant devait mourir !
Il aurait fallu qu’il le fasse drôlement exprès : il lui suffisait de grimper comme il pouvait quand la Concordia s’enfonçait, à supposer qu’il ait été du côté gauche (donc bâbord) à s’occuper de vérifier tout seul comme il pouvait aussi qu’il ne restait plus personne là où il pouvait accéder sans rien y voir attendu qu’il n’y avait de moins en moins de lumière et pas du tout en hauteur sur une longueur d’un peu plus de 900 m de chaque pont émergé de ce côté là et il y en avait un paquet, ils l’étaient tous.
Vous avez du mal à me suivre ? cela ne m’étonne pas, j’ai eu du mal moi-même à faire la synthèse de vos affirmations.
Mais ne me répondez pas qu’il y a eu 32 morts ( et non pas 17 comme l’affirmait, tout indigné un récent journal-Web que j’ai lu hier au soir, en Espagnol), un peu de patience, nous sommes précisément en train d’imaginer la sienne.
Et puis soyez cohérent : si vous voulez qu’il meure, il faut qu’il reste vivant pour le moment, non ?
Le nez sur le mastodonte, il aurait été complètement inefficace ! Mais c’est idiot !
Et on le retrouvait vivant.
Ou peut-être aurait-il fallu lui livrer un panier pique-nique aux heures des repas sur place, tout en haut de l’épave jusqu’à la fin naturelle de ses jours ?
Mais c’est complètement idiot !
Sans compter qu’il avait autre chose à faire à ce moment-là,
et qu’il faisait,
par téléphone.