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Schettino et le conte du Concordia
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO, Journal de bord le 2 janvier 2020
vidéo publiée le 26 décembre 2019 sur YouTube par Gigetto Dattolico
Il n’y a que Schettino qui soit en prison pour le naufrage du Concordia.
Je vais vous parler de tous les autres responsables auxquels le Tribunal n’a pas voulu toucher
Schettino et le conte du Concordia
Il était une fois, le Costa Concordia, lancé le 2 septembre 2005 et naufragé le 13 janvier 2012.C’était pour le Concordia.
C’était pour le Concordia.
- ou rester pour se faire écraser par le navire et se noyer,
- ou essayer de se libérer du navire qui est en train de lui tomber dessus.
Comment le Commandant du Costa Concordia a sauvés tous les passagers :
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO, Journal de bord le 25 janvier 2018
COSTA CONCORDIA : Schettino: « Je suis un bouc émissaire obligé de payer pour tous »
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO le 17 juin 2016
http://www.ilsecoloxix.it/p/italia/2016/06/17/ASOBxK9C-espiatorio_concordia_schettino.shtml
Naufrage du Concordia, Schettino: « Je suis un bouc émissaire obligé de payer pour tous ».
un article de Paolo Crecchi paru le 17 juin 2016 sur le journal Il Secolo XIX dans la catégorie Parole amare/Paroles amères
http://www.lastampa.it/2016/06/17/italia/cronache/schettino-e-la-dignit-perduta-sono-morto-quella-notte-76sRas5wEsY5qZAyvgtSuM/pagina.html
Sorento – On est en train de finir de démolir ensemble la Concordia et son commandant, le navire à Gênes et Schettino à Meta, ici par plaques, et là par la faute, la mer réduite à celle du paysage, entre l’horizon et la maison.
La Cour d’Appel de Florence a confirmé les 16 ans et seule la Cassation pourra annuler une sentence qui autrement devra être appliquée et respectée, et signifie qu’est seul coupable du naufrage devant l’île du Giglio cet homme d’âge moyen aux yeux bleus et aux boucles noires, qui s’est laissé pousser la barbe et emmène promener un tout petit chiot du Tibet, pour avoir l’air d’être vivant, mais, ainsi qu’il l’a dit aux juges qui « est mort lui-aussi , cette nuit-là, en même temps que les 32 victimes« .
La Concordia a été démontée morceau par morceau, les ponts, les hublots, les cloisons : et de même, Schettino, son honneur, la reconnaissance d’une science marine acquise en trente ans, sa dignité d’homme lorsque le ministère public l’a qualifié d' »imbécile heureux » et que l’Organisation Maritime Internationale, l’IMO a du intervenir pour rappeler que le « droit au respect » était le même pour tous « en mer et à terre ».
Pour protester aussi que « condamner le seul équipage est bien pratique, c’est à cause des conditions posées par les assurances d’une compagnie de navigation, mais cela constituerait aussi un pas en arrière pour la culture de la sécurité en mer ».
La démolition simultanée du navire et de son commandant n’efface pas le souvenir.
L’acier des parois servira pour construire d’autres transatlantiques.
La manœuvre d’échouement qui a empêché un massacre, parce que si le Concordia avait été arrêtée en haute mer elle aurait coulé en quelques minutes, va être utilisée pour modifier les codes de sécurité.
Schettino ne regarde pas la télévision, il a confié à ses amis qu’il ne le faisait plus.
Par contre, il passe des heures devant son ordinateur à en lire des condamnations sans appel et des absolutions pleines et entières, comme le mail d’Arne Sagen et Jan Harsem de la très respectée Fondation Skagerrak pour la Sécurité : « Cher Francesco, cette sentence est une épine plantée dans le Code ISM, et montre que les magistrats d’Italie ne connaissent pas les implications juridiques des accords sur la sécurité maritime signés par leur propre Pays ».
« Ce n’est pas moi qui me suis trompé de route« , rumine Schettino en regardant la mer de Capri sillonnée de yacht et de bateaux de pêche.
« Nous étions à un demi-mille de la côte, et à cette distance-là, le commandement du navire est confié à ceus qui sont de quart, pas au commandant.
C’est marqué dans le Code de Navigation, et finalement, ils ont tous négocié leur peine :
le premier officier, Ambrosio, qui faisait les mesures nautiques
le troisième officier, Coronica, qui surveillait le radar
l’officier qui allait rermplacer le premier, Ursino, dont je ne comprends pas bien ce qu’il a fabriqué.
Et personne n’a prononcé un mot, pas un qui ait dit : commandant, nous sommes à la distance minimale ! Commandant, attention » !
Vue du rond-point qui donne sur la mer dans le quartier de Carignano, le centre aristocratique de Gênes, la Concordia ressemble à une baleine dépecée.
Tout a été enlevé sauf l’ossature de métal, de nuit, les flammes des chalumeaux oxydriques de mêlent aux lumières des barques en mer.
Depuis la maison de Schettino, on voit la fumée d’un ferry qui manœuvre devant le port de Naples, il doit y avoir un timonier dessus aussi, il parle sûrement italien.
Ce n’est pas comme Rusli Bin, qui ne comprenait pas non plus l’anglais et n’a pas été retrouvé par Interpol qui l’a cherché partout sauf à Jakarta, chez lui, où l’a trouvé notre journal Il Secolo XIX par un tout simple coup de téléphone : « J’ai exécuté les ordres et je ne veux plus me rappeler de rien de cette nuit-là. Depuis je ne dors plus. Tous ces morts … « .
La boîte noire est témoin que l’ordre donné était de tourner à gauche et Rusli Bin a tourné à droite, peut-être était-il en proie à la panique, plus probablement il a confondu.
Les cloisons étanches n’étaient pas du tout étanches « mais ils les ont démolies avec la Concordia« , Maître Senese secoue la tête, « alors nous n’en avons plus la preuve.
Nous avons des témoignages, oui, mais naturellement ça ne suffit pas ».
D’ici à la fin de l’année, le dernier boulon du navire sera dévissé et son commandant, si la sentence est confirmée par la Cassation, franchira la porte de la prison : « C’est moi qui paye, pour tous« .
Dans la vidéo que Schettino écoute chaque jour, jamais publiée par les médias, on entend la Capitainerie du Port de San Giorgio appeler Livourne : « Le commandant de la Concordia dit que notre motovedette n’est pas là où il faudrait … ».
Elle se tenait loin du navire qui allait chavirer.
Ensuite De Falco appellera, qui selon Schettino a voulu couvrir le lâche comportement de ses subordonnés et hurlé « Retournez à bord, p—-n« !
Personne ne rendra la vie aux 32 passagers qui l’ont perdue, le Giglio restera une tragédie, on ne peut pas revenir en arrière : pourtant son histoire telle qu’elle a été racontée pourrait bien être un jour démolie aussi.
JOLLY NERO : le RINA dans le collimateur au procès de Gênes sur l’accident de 2013
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO le 31 mars 2016
À ma gauche le Jolly Nero, cargo de son état.
À ma droite, la Tour de Pilotage du port de Gênes.
Bilan : 9 morts et 4 blessés.
Le Commandant du Jolly Nero et le pilote du port, Commandant aussi mais spécialiste du port, sont inculpés.
la photo vient de
http://www.giornalettismo.com/archives/921257/roberto-paoloni-il-comandante-indagato-della-jolly-nero/
et à ma connaissance, elle n’est pas sous copyright
Jolly Nero, les inspecteurs du RINA soupçonnés d’avoir délivré les certificats de complaisance malgré les accident
Il émerge aussi un autre aspect des actes du procès : les rapports sur les avaries aux moteurs sont seulement « des formalités », les réparations correspondantes ne sont pas effectuées.
un article de Katia Bonchi paru le 29 mars 2016
Gênes. Une nouvelle piste d’enquête pour l’effondrement tragique de la Tour de Pilotage du port de Gênes, démolie par le Jolly Nero et qui a fait 9 victimes.
En plus du procès actuellement en cours où premièrement 5 personnes sont accusées d’homicide multiple involontaire et atteinte à la sécurité des transports, et deuxièmement 2 personnes sont inculpées au sujet de la construction de la Tour, maintenant s’ouvre une troisième enquête, coordonnée par Monsieur le Substitut au Procureur Walter Cotugno.
Une enquête qui est en cours, fait-on savoir depuis le Parquet, avec un nombre d’inculpés non encore définitif, mais qui sont tous inspecteurs du RINA, l’institution que payait tous les ans la société Messina, ainsi que le prévoit la loi, pour vérifier que ses navires étaient en bon état.
En pratique, en analysant les actes et les rapports fournis par la société Messina elle-même en ce qui concerne les accidents survenus aux navires de sa flotte, le Parquet a découvert deux choses.
Un : en cas d’avarie aux moteurs, les rapports règlementaires étaient résumés en faisant des coupes sombres parce que devoir changer les éléments de moteurs défectueux pour pouvoir repartir (NDS : grâce au certificat de franc-bord) aurait coûté manifestement trop cher (pour avoir fait cela, le responsable de la sécurité de Messina, GianPaolo Olmetti a été mis en examen pour homicide ainsi que catastrophe).
Deux : bien que les rapports sur les pannes aient été faits (le Parquet est en train d’étudier près de 70 incidents sur dix ans), pour les inspecteurs du RINA tout allait toujours très bien.
C’est pourquoi quelques « vérificateurs » du Registre naval italien sont aujourd’hui accusés de faux.
Pourquoi – se demande le Parquet – n’a-t-on pas fait dans certains cas de contrôles plus approfondis sur plusieurs navires ( pas seulement le Jolly Nero, mais aussi l’Amaranto, le Marrone, le Platino) qui avaient eu des avaries au redémarrage des moteurs.
C’est pour pouvoir répondre à ces questions que se sont imposées les inculpations officielles.En amont de tout cela, il y a la législation italienne, qui prévoit que le « contrôlé », dans ce cas la société Messina, choisit et rémunère elle-même son propre « contrôleur » (Le RINA est l’une des quatre institutions de certification en Italie, mais on peut choisir aussi d’aller se faire contrôler à l’étranger).
Bref, un libre marché qui permet de choisir qui doit décider si la flotte de la société est en règle ou pas.
Le Parquet de Gênes veut aujourd’hui tirer au clair les conséquences de ce système.
SCANDINAVIAN STAR : l’erreur judiciaire est de plus en plus probable
Publié par Monique-Mauve dans Commandant SCHETTINO le 30 mars 2016
Le samedi 27 février 2016, on annonçait qu’il y avait Du nouveau dans l’affaire du Scandinavian Star sur le blog ami Pas Chiche, confirmant l’évolution qui s’annonçait, il y a trois ans déjà.
Le procès terminé, les victimes ont réinvesti leur souffrance dans une quête de la vérité vraie sur ce qui leur était arrivé il y a à présent une vingtaine d’années, pas celle des médias de masse qui, au mépris de tout respect humain racontent des histoires qui leur amèneront de l’audience.
On appuie sur les vieux ressorts connus de l’âme humaine, on s’appuie sur la connaissance des phobies de l’eau, les aquaphobies pour cibler là où ça fait le plus mal au plus grand nombre de monde. Et l’opinion publique, abusée, perd son sang froid et son objectivité.
Cela ne dure qu’un temps, parfois assez long, toujours trop long.
On a déclenché une sincère panique dans l’opinion publique sans aucun support scientifique, à coups de « la plus grande catastrophe marine du siècle » ou « à l’époque où nous sommes, cela n’aurait jamais du arriver », en oubliant complètement ce que peuvent ressentir les rescapés et familles de victimes d’un naufrage qui subissent ce sinistre carnaval de l’horreur.
Le plus douloureux, c’est de ne pas savoir ce qui est arrivé, comment c’est arrivé et pourquoi c’est arrivé.
Les médias internationaux n’aident pas à s’y retrouver, noyant complètement l’aspect technique de la chose derrière un essai d’adaptation du roman – et pas du documentaire – du film sur le naufrage du Titanic avec le beau Léonardo di Caprio, son histoire à l’eau de rose, etc …
Ça fait gamberger dans les chaumières, mais ça ne fait pas avancer le suivi des éléments qui émergent lentement mais sûrement au fil des audiences des procès.
Depuis février, le webmaster de Pas Chiche a étoffé ses infos, lui qui comprend les langues scandinaves, et vient de rédiger une série de trois articles successifs à lire dans cet ordre logique :
Pâques 1990. Vidar avant l’incendie
Pâques 1990, Grete avant l’incendie
Des survivants du Scandinavian Star témoignent de leur nuit d’horreur sur le Scandinavian Star
« Le samedi matin du week-end de Pâques 1990 la Norvège s’est réveillée avec la nouvelle de l’incendie sur le ferry pour le Danemark « Scandinavian Star » et que des centaines de personnes étaient portées disparues.
Et c’est seulement maintenant qu’il va être possible d’avoir une réponse à la question : qui était derrière cet incendie criminel ? »
Pour le Commandant Hugo Larsen qui a vécu depuis avec le souvenir de sa condamnation suivie d’un séjour en prison qu’il ne méritait pas, les conclusions du mois d’août prochain ne vont pas changer grand chose. C’est collant, des souvenirs de prison. C’est encore plus collant, une étiquette d’assassin.
Et pour la femme et les enfants de Erik Mørk Andersen accusé à tort et qui ont vécu avec ça pendant ces 26 années ?
Ouvrez les yeux, bon sang : ça fait déjà un bon moment qu’il est devenu matériellement impossible, compte tenu de la taille des ferries et paquebots actuels, qu’un seul homme suffise à le piloter. Vu son prix, de nos jours, il n’est pas à lui non plus. Pas la peine de lui demander des sommes astronomiques : il ne les a pas.
On déraille dans un compte de mauvaises fées là ! En plein XXIème siècle, alors qu’on enseigne les sciences physiques et l’analyse critique des informations sur les journaux dans tous les établissements scolaires de France et de Navarre !