JOLLY NERO : le RINA dans le collimateur au procès de Gênes sur l’accident de 2013

À ma gauche le Jolly Nero, cargo de son état.
À ma droite, la Tour de Pilotage du port de Gênes.

Le soir du 7 mai 2013, avec en passerelle son Commandant (de Gênes) et un pilote du port de Gênes entre autres officiers, le cargo Jolly Nero continue sur sa lancée, rentre frontalement dans son quai d’amarrage et démolit la Tour.

Bilan : 9 morts et 4 blessés.

Le Commandant du Jolly Nero et le pilote du port, Commandant aussi mais spécialiste du port, sont inculpés.

traduction


Jolly Nero, les inspecteurs du RINA soupçonnés d’avoir délivré les certificats de complaisance malgré les accident
Il émerge aussi un autre aspect des actes du procès : les rapports sur les avaries aux moteurs sont seulement « des formalités », les réparations correspondantes ne sont pas effectuées.
un article de Katia Bonchi paru le 29 mars 2016

Gênes. Une nouvelle piste d’enquête pour l’effondrement tragique de la Tour de Pilotage du port de Gênes, démolie par le Jolly Nero et qui a fait 9 victimes.

En plus du procès actuellement en cours où premièrement 5 personnes sont accusées d’homicide multiple involontaire et atteinte à la sécurité des transports, et deuxièmement 2 personnes sont inculpées au sujet de la construction de la Tour, maintenant s’ouvre une troisième enquête, coordonnée par Monsieur le Substitut au Procureur Walter Cotugno.

Une enquête qui est en cours, fait-on savoir depuis le Parquet, avec un nombre d’inculpés non encore définitif, mais qui sont tous inspecteurs du RINA, l’institution que payait tous les ans la société Messina, ainsi que le prévoit la loi, pour vérifier que ses navires étaient en bon état.

En pratique, en analysant les actes et les rapports fournis par la société Messina elle-même en ce qui concerne les accidents survenus aux navires de sa flotte, le Parquet a découvert deux choses.

Un : en cas d’avarie aux moteurs, les rapports règlementaires étaient résumés en faisant des coupes sombres parce que devoir changer les éléments de moteurs défectueux pour pouvoir repartir (NDS : grâce au certificat de franc-bord) aurait coûté manifestement trop cher (pour avoir fait cela, le responsable de la sécurité de Messina, GianPaolo Olmetti a été mis en examen pour homicide ainsi que catastrophe).

Deux : bien que les rapports sur les pannes aient été faits (le Parquet est en train d’étudier près de 70 incidents sur dix ans), pour les inspecteurs du RINA tout allait toujours très bien.

C’est pourquoi quelques « vérificateurs » du Registre naval italien sont aujourd’hui accusés de faux.

Pourquoi – se demande le Parquet – n’a-t-on pas fait dans certains cas de contrôles plus approfondis sur plusieurs navires ( pas seulement le Jolly Nero, mais aussi l’Amaranto, le Marrone, le Platino) qui avaient eu des avaries au redémarrage des moteurs.

C’est pour pouvoir répondre à ces questions que se sont imposées les inculpations officielles.En amont de tout cela, il y a la législation italienne, qui prévoit que le « contrôlé », dans ce cas la société Messina, choisit et rémunère elle-même son propre « contrôleur » (Le RINA est l’une des quatre institutions de certification en Italie, mais on peut choisir aussi d’aller se faire contrôler à l’étranger).
Bref, un libre marché qui permet de choisir qui doit décider si la flotte de la société est en règle ou pas.

Le Parquet de Gênes veut aujourd’hui tirer au clair les conséquences de ce système.

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