par le souriceau de bord de la Costa Concordia à terre
Personnellement, je n’entends aucun son sur tous les enregistrements que j’ai étudiés avec des prothèses auditives quasiment neuves et un casque que je peux utiliser par-dessus. C’est curieux parce que j’ai un souvenir sifflant des écrans-radar verts avec le rayon qui tourne des avions. Mais les sifflements les plus aigus n’étant que des souvenirs, je me garderai bien d’en déduire quoique ce soit.
Et ce d’autant qu’il apparait « RINGS OFF » (sonneries inactives) sur l’écran.
La suite uniquement en visuel donc.
1. Le point sur le radar de la Concordia : ce n’est pas celui qu’on apprend dans l’enseignement général et ce n’est pas le seul appareil d’aide au pilotage présent sur la passerelle
Sur la passerelle, rien qu’avec les photos insérées dans le post dont le lien est ci-dessus, il y a 3 radars de marine et 2 lecteur de cartes marines, le tout avec des écrans de taille normale, bien visibles et bien lisibles pour ceux qui ont appris à s’en servir. Nous avons constaté dans mon premier essai sur le radar que les officiers jouaient sur l’échelle du radar à volonté.
Le radar du cours est un dispositif qui envoie une onde électromagnétique, qui en recueille le retour après qu’elle ait rebondi sur un obstacle, qui mesure le temps nécessaire pour parcourir les deux trajets (aller et retour) et un calculateur y est intégré qui déduit pour affichage la distance radar-obstacle.
Le radar de marine lui-même apparait comme un ordinateur ordinaire pour l’écran, son clavier par contre est spécialisé. En plus de la fonction radar, l’appareil sert de lecteur de cartes nautiques, de boussole et de station météo, l’équivalent du compteur de vitesse de la voiture et du GPS en plus perfectionné. Le tout est judicieusement superposé et c’est l’ensemble qu’on voit sur l’écran.
Le résultat, c’est qu’on sait où on est, où on va, dans quelles conditions et à quelle vitesse on y va rien qu’en regardant ledit écran. En principe.
2. Reconstitution de la route enregistrée dans le radar à partir des saisies d’écran faites juste quand les noms des points changent
A ce moment-là, la distance au prochain point sera donnée (en milles marins), ainsi que les angles et coordonnées (longitude et latitude) qui me permettront de le situer sur la carte à partir de là où « je » suis.
Les premiers points correspondent à la sortie du port de CIVITAVECCHIA. Autrement dit, pratiquement ils sont pratiquement confondus avec le point de sortie du port sur la bonne route marine à l’échelle où on verra ensemble les points 5, 6 et 7, le ou les suivants dont le dernier aurait été SAVONA n’apparaissant pas sur l’écran après l’accident.
En visionnant la vidéo de l’enregistrement du radar de la Costa Concordia du journal-web en plein écran, on peut arriver à saisir au vol les deux images suivantes :
La partie de la colonne de droite qui donne les renseignements sur la route est la partie TRACK DATA (données sur la route) :
La Concordia était amarrée au quai 12 et le point 2 avait été nommé par le Commandant SCHETTINO « brise-lames », les points 3, 4 et 5 s’appellent plus ou moins « sortie du port » et tous seraient confondus à l’échelle nécessaire pour avoir à la fois CIVITAVECCHIA et SAVONE sur l’écran. Entre SAVONE et CIVITAVECCHIA, la navigation touristique devait être terminée d’après le programme, juste avant un point qui s’appelle PALMAIOLA, l’une des deux dernières iles à côtoyer.
Les trois points intéressants à mon niveau de connaissance sont donc finalement CIVITAVECCHIA, CAPO D’UOMO au tournant vers le GIGLIO et PALMAIOLA.
Voici ce que j’obtiens pour la route sur GOOGLE EARTH :
3. Seulement, la Concordia est là où elle est, en dehors de la route TRACK 9012 Civitavec-Savona qui avait été enregistrée au départ
et j’ai fait trois saisies d’écran qui m’intriguent, à la traversée d’un câble sous-marin qu’il n’était pas prévu de croiser quelques heures plus tôt.
Ces trois screenshots m’intriguent à cause du changement d’aspect spectaculaire de la route que j’ai visualisée en rouge en l’espace de trois vues presque successives, les voici, un peu travaillés pour les rendre bien visibles :
Elles montrent toutes que la Concordia se dirigeait droit sur le cap qui est deux plages en dessous de Porto-Giglio.
Alors, qu’est-ce qu’il y a à cet endroit-là ?
Il y a une jolie auberge qui propose des activités de travaux manuels, enfouie dans les pins.
Voici la vue sur la mer qu’on y a
- à Cannelle, une petite balise pas lumineuse du tout d’après la carte marine et que je n’ai pas su voir sur les photos du coin,
- là rien du tout,
- entre eux et Porto-Giglio la colline qui se finit dans la mer en formant le groupe d’écueil du Scole, sur la passerelle personne ne pouvait voir les lumières de la côte parce qu’il n’y avait aucune lumière sur la côte à cet endroit là.
Quand le Commandant SCHETTINO a pris le commandement du bateau on ne voyait plus celle du phare du sud de l’ile à cause de la colline de gauche, on ne voyait pas ou plus les lumières des deux balises rouge et verte de Porto-Giglio. Il n’y avait que la lueur de l’écume sur les caps ou écueils les plus proches qui puissent être visibles et encore, à condition d’être au poste de la vigie avec les jumelles infra-rouges de nuit.
Il y était, il a ramené la Concordia près du bord, tournée du bon côté, il l’a posée sur le fond rocheux et a enfin ordonné l’abandon de son navire.
A ce moment-là, à bord, tout le monde était bien vivant.
Inquiet, mais sain et sauf.
Après …
#1 par Al. le 8 septembre 2012 - 0 h 24 min
Superbe. Je suis impressionné.
#2 par Monique-Mauve le 8 septembre 2012 - 0 h 33 min
Merci Al. j’ai un bon professeur.