Articles tagués Francesco Schettino

Qui est Arne SAGEN ?

Une communication de GRAUD Editions rappelle que l’un des intervenants lors de la présentation du livre de mémoire du Commandant SCHETTINO à ses compatriotes de META est Arne SAGEN, un monsieur de niveau international en matière de sécurité en mer.
paru le 16 février 2015 dans un journal-web spécialisé : SHIP2SHORE.it

http://www.ship2shore.it/it/shipping/concordia-shame-on-you-italy_56897.htm

  » Pour la CONCORDIA, honte à vous, italiens ! « 

L’expert du Code ISM*, Arne SAGEN, explique pourquoi la condamnation du seul SCHETTINO est  un pas en arrière dans le domaine de la sécurité en mer.
 

La condamnation de Francesco SCHETTINO à 16 ans de prison a été au centre des chroniques du monde entier ces derniers jours.

L’isolement de fait d’un seul coupable pour la tragédie de la COSTA CONCORDIA a stupéfié surtout dans les pays étrangers.

Dans cette intervention, Arne SAGEN, ingénieur naval norvégien expert pour le Code ISM (Code International de Gestion de la Sécurité en Mer) et membre de la Fondation SKAGERRAK pour la Sûreté des Navires, qui avait mis en évidence le rôle de la Compagnie dans la gestion de la sécurité dès les jours qui avaient suivi l’accident, explique pourquoi :

Le 11 Février de cette année-ci, jour du verdict de la Cour de GROSSETO à l’encontre du capitaine de la COSTA CONCORDIA Francesco SCHETTINO, a été un triste jour pour l’OMI (Organisation Maritime Internationale) et la communauté internationale du transport maritime qui se consacre à améliorer la sécurité de la navigation.

Le commandant SCHETTINO a été reconnu coupable d’homicide involontaire de 32 personnes, passagers et membres d’équipage confondus, naufrage involontaire et abandon de navire. Cette sentence a mis un point final à un procès qui avait commencé en juillet 2013 au cours duquel le Minstère Public, qualifiant le commandant SCHETTINO d’imbécile heureux, avait requis une  condamnation à 26 ans et trois mois de prison. Le commandant Schettino s’était défendu en disant qu’il a été sacrifié pour protéger les intérêts économiques de son employeur et que la peine devrait concerner l’ensemble de l’organisation de gestion plutôt que lui seul.

La compagnie n’est plus mise en cause par le procès depuis avril 2013, lorsque la Cour a accepté le paiement d’1 million d’euros par COSTA CROISIÈRES, sous couvert du groupe CARNIVAL. Cinq officiers et le représentant de la société dans l’unité de crise qui a géré la suite immédiate de l’accident ont négocié leur peine et ont été condamnés à deux ans, mais, attendu que cette condamnation est inférieure à celle à partir de laquelle on va réellement en prison en ITALIE (3 ans), ils sont restés libres.

Malheureusement un tel verdict nous ramène à l’époque déplaisante de la « chasse au coupable » qui suivait immédiatement tout désastre maritime, quand la compagnie s’en sortait indemne et que c’était l’équipage qui était systématiquement sanctionné. Ce qui semble justifié par la nécessité de satisfaire aux standards réclamés par les assurances pour accepter facilement d’accorder leur couverture aux navires, en échange de la trouvaille d’une « négligence de la part de l’équipage » comme cause de l’accident.

La sentence du tribunal italien contraste énormément avec la façon dont un tribunal britannique a traité un cas semblable après le retournement du ferry ro-ro HERALD OF FREE ENTERPRISE devant le port belge de ZEEBRUGGE en 1987, qui causa la mort de 193 personnes. Dans ce cas précis, une grave négligence de l’équipage fut décelée comme cause de l’accident.**

Mais l’enquête sur le sinistre,dirigée par le juge Justine SHEEN, ne se limita pas à mettre en évidence les lacunes du commandant et de son équipage et a révélé que la gestion de la sécurité surce bateau de la part de la gestion à terre méritait aussi d’être condamnée.

L’enquête résuma ainsi le comportement de l’armateur en matière de sécurité :  » Du sommet au plus bas niveau de la hiérarchie, cette entreprise a été infectée par les germes du laxisme et de la négligence« . Par conséquent, aucun membre de l’équipage n’a été condamné à la détention et le commandant David LEWRY a été suspendu pour un an seulement.

La frustration générale de l’industrie internationale de navigation à la suite du retournement du HERALD OF FREE ENTERPRISE avait permis un bond en avant dans la gestion de la sécurité maritime, favorisant le développement du Code International de Gestion de la Sécurité.

Cet différence saisissante entre les jugements des tribunaux italiens et anglais sur les responsabilités du commandant en relation avec les dispositions du Code ISM indique que les associations des gens de mer ont encore beaucoup à faire pour protéger leurs membres contre la criminalisation en cas d’accident.

L’attaque immédiate et dure de son propre commandant par COSTA CROISIÈRES après le crash de la CONCORDIA affaiblit le Code ISM, qui identifie les dirigeants de la compagnie maritime de transport comme la pierre angulaire de la bonne culture de l’entreprise armatrice en matière de sécurité.

Le Code stipule que la compagnie est responsable pour fixer les procédures qui assureront le fonctionnement en toute sécurité du navire. Le fait que les procureurs ont insisté sur le fait que SCHETTINO était un « idiot irresponsable » n’est certainement pas en ligne avec une bonne culture de la sécurité. Si cette assertion devait être considérée comme exacte, il serait naturel de se demander qui lui a confié le commandement de la COSTA CONCORDIA ?

Il ne fait aucun doute que le Code ISM, qui est entré en vigueur en 1998, a eu un grand impact sur la sécurité dans le transport maritime, mais nous avons maintenant de bonnes raisons de se demander si tous les armateurs sont suffisamment sérieux pour mettre en œuvre ses dispositions.

Aujourd’hui les inspecteurs des pavillons ou des organisations reconnues, comme les sociétés de classification, montent à bord et vérifient, par l’intermédiaire de documents sur papier, que le Code ISM semble bien appliqué. Mais ils ne peuvent pas certifier qu’une « mentalité de sécurité  » est bien entrée dans la culture de l’armateur. Malgré le rôle des vérificateurs et des certificateurs, il y a très peu de choses qu’un organisme de classement puisse faire pour améliorer l’attitude d’une compagnie de transport maritime envers la sécurité. La culture de la sécurité doit venir de la gestion de la société.

Une solution réaliste pour l’industrie de la croisières pourrait être l’adoption système Tanker Management Safety Assessment (Evaluation de la Gestion de la Sécurité des Pétroliers), créé pour l’industrie de l’armement  des pétroliers par le Forum Maritime International des Compagnies Pétrolières. Le TMSA a été rédigé dans un esprit d’efficacité optimale, adapté à l’industrie maritime au sens large.

Depuis une vingtaine d’années, l’industrie pétrolière est la bête noire de la navigation, impliquée dans un grand nombre d’accidents accompagnés de graves répercussions sur l’environnement de par le monde (NDS : les marées noires).
Suite au nombre croissant d’accidents concernant des pétroliers affrétés par les plus grandes compagnies pétrolières, le Forum a mis au poinr le TMSA au sujet des procédures de vérification.

Le TMSA est un système de sécurité à quatre niveaux, parmi lesquels le premier est à peu près équivalent au niveau du Code ISM. Le quatrième niveau est comparable à la certification de qualité ISO 9000. Le TMSA est devenu une grande réussite pour l’industrie pétrolière et a conduit à une amélioration considérable des statistiques d’accidents dans le secteur. Il pourrait être facilement adapté aux navires de croisières et à passagers.

Arne SAGEN, enquêteur spécialite des accidents, de la Fondation SKAGERRAK, NORVÈGE


*Le code ISM

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_international_de_gestion_de_s%C3%A9curit%C3%A9
 « La pierre angulaire d’une bonne gestion de la sécurité est l’engagement au plus haut niveau de la direction.
Lorsqu’il s’agit de sécurité et de prévention de la pollution, ce sont l’engagement, la compétence, les attitudes et la motivation des personnes individuelles à
tous les niveaux qui déterminent le résultat final. »

** l’accident du HERALD OF FREE ENTERPRISE avec des photos http://naufrageferries.canalblog.com/archives/2010/04/04/17470056.html

, , , , , ,

Poster un commentaire

Francesco SCHETTINO présentera « La vérité submergée » chez lui, à META

un article de Esther POLLIO
http://www.corsoitalianews.it/meta-francesco-schettino-presenta-verita-sommerse-18062015/

complété par le communiqué de ce jour
 http://www.ilmattino.it/napoli/cronaca/concordia_schettino_libro/notizie/1419456.shtml

L’histoire d’une vie, d’un naufrage et de tout ce qu’il a détruit. META accueille Francesco SCHETTINO, Vittoriana ABATE et leur livre sur le drame de la COSTA CONCORDIA.

Le Commandant Francesco SCHETTINO a choisi META, son pays, pour la première présentation du livre « La vérité submergée », édité par GRAUS, écrit par la journaliste experte en chroniques judiciaires Vittoriana ABATE

La présentation au public aura lieu au Lido Marinella – Marina de META – à 21h30

Y seront présents Francesco SCHETTINO et Vittoriana ABATE, les auteurs du livre, et interviendront des experts du secteur, parmi lesquels l’Amiral Vito MINAUDO, le Professeur Cantaldo CALABRETTA, professeur de Droit de la Communication, et Arne SAGEN MARTIN ingénieur naval norvégien expert de ISM Code (International Safety Management Code) et membre de la Fondation SKAGERRAK pour la Sécurité en Mer.

Le journaliste  Alessandro IOVINO coordonnera les interventions (et les auteurs conclueront – dit l’affiche qui annonce sur place la toute première présentation du livre)

« La vérité submergée » est probablement le livre le plus attendu de l’année, un concentré d’anecdotes, de récits, de témoignages et surtout de souvenirs d’un homme trop, trop souvent, trop longtemps cloué au pilori par les médias.

La journaliste Vittoriana ABATE a apparemment adopté une position « inconfortable » mais son choix courageux est né de la volonté de donner voix et audience à la parole d’un homme, d’un Commandant, que beaucoup de gens n’ont pas voulu écouter, emportés par le courant de l’opinion publique (qui rame, probablement freinée par la lenteur de la progression générale imposée aux magistrats italiens qui doivent trouver la substance de trois procès, en ITALIE appel et contre-appel sont obligatoires, le souriceau ne sait pas pourquoi.).C’est donc par écrit qu’est publiée au bout de trois ans la dynamique de l’accident.

Le livre sera ensuite présenté officiellement à l’ensemble de la presse à ROME

N’est-il pas regrettable qu’en ITALIE, en EUROPE, au XXIème siècle, le Commandant SCHETTINO, homme de mer expérimenté d’âge mûr, marié et père de famille, ait pu en arriver à faire écrire à Vittoriana ABATE au bout de trois ans de torture morale : « Mon erreur la plus grave a été de ne pas être mort avec la CONCORDIA » ?

, , , , , ,

Poster un commentaire

« S’il te plaît, raconte-moi la vie de marin sur la CONCORDIA. » SAINT-EXUPÉRY – presque

 La vie à bord des membres d’équipage, ce que vous, vous ne verrez jamais !

traduction

un article de Daniela PISANO sur le blog Crazy Cruises, Ces croisières de folie ou bien Fan de croisière ?
http://crazycruises.it/2015/02/13/vita-da-membro-dellequipaggio-quello-che-non-vedrete-mai/

« Travailler sur un navire de croisière n’est pas facile, et ce n’est pas si fascinant que ce que nous pensons parce que nous avons en mémoire des séries télévisées dont la plus célèbre : “La croisière s’amuse. »

La vie des membres d’équipage est très dure, parce qu’ils ont beaucoup d’heures de travail et qu’il n’y a ni samedi ni dimanche pour eux : certes, la majorité des personnes qui mènent ce genre de vie s’habituent et malgré tout, c’est une expérience vraiment unique, qui voit éclore des amitiés durables, des amours, et aussi vous permet de visiter le monde entier ( bien que la totalité du personnel ne puisse pas descendre à terre à chaque port).

Ils ne la vivent pas non plus de la même façon: il y a d’énormes différences entre les membres de l’équipage selon leur rôle à bord. Les mieux lotis ? Il n’est pas difficile de deviner que ce sont à coup sûr les officiers de bord.

Ainsi que vous pouvez bien l’imaginer, surtout dans les navires géants, tels que ceux qui sont les plus grands du monde, les membres de l’équipage sont tellement nombreux, plus de 2000, qu’à eux seuls ils formeraient un petit pays multilangue, avec des habitudes alimentaires, culturelles, religieuses diverses, qui peuvent souvent poser de réels problèmes.

Mais que se passe-t-il donc, en coulisse, dans les locaux qui leur sont exclusivement réservés ?

« Staff » et « crew », une différence énorme

Les membres du « crew » à bord* sont tous les professionnel comme les serveurs, les barmen, ceux qui s’occupent des cabines, ceux qui travaillent aux cuisines, à la laverie etc … ,alors que le « staff » comprend les animateurs, ceux qui travaillent dans les magasins du bord, les musiciens, les cadres, et naturellement les officiers.

Ils ne sont pas tous traités de la même façon à bord : plus haut vous serez dans la hiérarchie, mieux vous serez traité, vous aurez un logement plus commode, mieux situé, etc …

Les cabines de ceux qui travaillent à bord, qui sont situées au dessous de la ligne de flottaison, sont des cabines dortoirs à 2/4 occupants : progrès par rapport à avant, il y a une salle de bain dans ces cabines, à quelques exceptions près.

Par exemple, mes contacts sur le COSTA DIADEMA m’ont informé que, bien qu’elle soit le dernière née de la flotte de la Compagnie, baptisée fin 2014, les salles de bain du Crew sont en commun à raison de une pour deux cabines !

Une autre particularité intéressante qui sépare encore plus le Crew et le Staff est le fait que, les membres du Crew doivent aussi tenir leur cabine propre et doivent faire leur lit, et ont une personne dont le travail est de vérifier l’ordre et la propreté dans les cabines, alors que rien de tel n’est prévu pour le Staff, leurs cabines sont nettoyées par les personnels dont c’est le travail rémunéré à bord.

  • NDA : Crew et Staff au masculin
  • NDS : Crew, exécutants et Staff, état-major ; je laisse en anglais, c’est la langue officielle de la marine



Les Ponts A&B

Dans le jargon des marins, les ponts situés sous la ligne de flottaison sont dits Ponts-B, alors que les Ponts-A sont ceux qui sont situés au dessus, et dans lesquels sont logés les officiers, en cabines individuelles (dans la pluspart des cas).

Dans les récits de qui travaille à bord, on trouve à la fois l’orgueil d’avoir servi à bord d’une flotte et d’avoir offert des moments inoubliables aux passagers, mais aussi les difficultés qu’on peut rencontrer à vivre près de 9 mois par an dans une cabine minuscule où il n’y a aucune intimité.

Il y a Compagnie et Compagnie, navire et navire : en général les plus récentes ont des cabines plus confortables, jamais autant que celles des passagers, mais il y a des cabines pour 2 personnes seulement avec tout le confort et parfois le tout dernier confort moderne.

Cependant, je tiens à souligner que tous les bateaux ne présentent pas de la même façon la différence : pour les navires d’autres Compagnies, on distingue les Ponts A & B par leur numéro.

Les cabines des officiers sont toujours mieux situées, ne serait-ce que pour des considérations d’évidente nécessité, elles sont plus près de la passerelle, parfois les cabines des animateurs et aussi celles des personnels du Staff peuvent être situées dans un plan intermédiaire (comme par exemple sur le COSTA FASCINOSA, où ils sont logés dans des cabines du pont 5, au milieu des cabines des passagers).

Les espaces réservés en exclusivité

Les endroits où l’équipage peut se reposer lui sont exclusivement réservés, comme le restaurant et le bar, aucun passager ne peut JAMAIS y entrer, mais il y a aussi à l’extérieur des endroits des endroits qui leur sont réservés, même si ils occupent un minimum d’espace, comme la (minuscule) piscine et le solarium.

C’est un point essentiel quand on réalise qu’une fois le travail terminé tout le monde ne peut pas se déplacer librement sur le navire, comme peuvent le faire par contre les officiers et les membres du Staff (accueil, accompagnateurs pour les excursions etc …), qui, par contre ont accès aux spectacles, aux restaurants su bord et peuvent aussi sedistraire en discothèque (où nous les croisons souvent avec le personnel qui fait partie de l’animation, toujours avec leur nom sur l’étiquette épinglée à leur poitrine, même quand ils ne portent pas l’uniforme).

L’une des choses les plus lourdes à vivre est certainement la cadence de travail, souvent 12 heures d’affilée, sans fête religieuse, samedi ni dimanche qui tienne, sans aucun jour de repos le plus souvent.

Voilà pourquoi réussir à descendre à terre chaque fois est vraiment important, quand vous mettez le pied sur le plancher des vaches, vous changez d’air, vous en profitez pour faire des achats personnels, toutes choses qui coûteraient très cher à bord, parfois vous vous prenez des remèdes ou tout simplement vous pouvez vous connecter avec vos proches en utilisant une connexion wi-fi qui sera plus facile à obtenir qu’à bord et plus rapide que les connexions depuis le bord, le plus souvent chères et lentes.

Et pourtant, ceux qui travaillent à cette cadence réussiront difficilement à descendre à terre pendant que le navire est à quai, s’ils ont deux heures de repos ils réussiront quand même à y faire un tout petit tour et à changer un peu d’air. Les membres du Crew qui font partie de troupes artistiques ou ceux qui travaillent dans les boutiques et le casino du bord ont davantage la possibilité de descendre à terre que les autres (et ce parce que le casino et les boutiques du bord sont fermés quand le navire est amarré au quai)

On évite pour eux ce qu’on appelle le « syndrome d’enfermement » en appliquant un programme social et de distractions spécial : c’est ce que disent les Compagnies : les récits que j’ai entendu de mes propres oreilles disent tout autre chose, mais en général, c’est le caractère de chacun qui fera qu’il deviendra dingue à rester enfermé entre quatre murs ou passera seulement 9 mois super-monotones et crevants.



Les salaires

Le gîte et le couvert sont fournis par la Compagnie, donc la rémunération reçue reste quasiment intacte : on paye seulement les connexions Internet ( sauf si on attend que le bateau soit dans un port où on pourra se connecter par wi-fi gratuit) et la blanchisserie (sauf pour l’uniforme).

Mais là aussi il ya des distinctions entre les différentes Compagnies : en fait, pour certaines, les boissons ne sont pas comprises dans le gîte et le couvert, (sauf pour les distributeurs d’eau douce et de quelques jus de fruit) et pour le blanchiement, il y a des machines à laver de type libre-service, qui ne sont pas payantes.

Ce qui reste est soit envoyé à la maison soit lavé à terre moyennant paiement, car on ne peut plus le garder à bord au bout d’un certain temps vu l’exiguité de la cabine.

Et surtout ceux qui sont originaires des Pays asiatiques, pour lesquels le change de la monnaie est correct alors que c’est un peu plus difficile pour le personnel d’origine européenne, arrondissent leur pécule avec les pourboires des passagers là où nous pouvons affirmer avec certitude que ce n’est pas leur salaire qui est des plus attractifs, en particulier compte tenu du genre de vie qu’ils vivent ainsi que des sacrifices qui accompagnent près de 9 mois en mer (ceci ne valant pas pour les officiers de bord et les cadres).

La durée du contrat

Là aussi, il y a des différences : normalement, elle est de 8 / 9 mois pour les employés qui viennent de Pays non Européens qui ont une législation différente en matière de contrats de travail, alors que pour les Européens, la durée normale est de 5 / 6 mois.

En ce qui concerne les italiens, mes contacts me disent qu’ils ne peuvent pas être de plus de 6 mois à moins qu’ils ne soient expédiés sur un navire qui va desservir les mers Asiatiques, dans les quelles le contrat peut être étendu à un maximum de 9 mois (ceci étant prévu par la loi). On ne peut pas alllonger un contrat à plus de 9 mois à un italien, sans lui donner ensuite le temps de repos qui lui est dû (et amplement mérité) de plusieurs mois.

La langue du Crew

Eh bien oui, l’équipage a son propre jargon, qu’il utilise en toute sécurité quand il ne doit pas se faire comprendre des passagers, quand ce n’est pas lié à la sécurité des passagers eux-mêmes, et aussi pour communiquer entre eux. quelqu’un m’a raconté aussi qu’il y a divimage du bar de ers types de jargons, suivant l’endroit où on travaille : un mélange de langues ne pouvait pas ne pas faire naître un mélange d’argots et de façons de s’exprimer.

C’est ainsi que je découvre que le mot « camicie » est utilisé parmi les officiers (pas dans toutes les Compagnies) et le terme « F&B » signifie tout ce qui tourne autour de l’alimentation et la boisson … pour citer seulement quelques exemples parmi beaucoup d’autres !

L’amour à bord

Vous pouvez souvent rencontrer l’homme ou la femme de votre vie sur votre lieu de travail quel qu’il soit, alors rendez-vous compte quand vous travaillez sur une ile flottante comme l’est un navire de croisière, qu’il soit petit ou grand, il est vraiment difficile de ne pas céder aux petites flèches de CUPIDON : que ce soit à cause de la longueur de l’embarquement et du fait que vous ne pouvez pas vous échapper du navire et que le cadre est ce qu’il est … les occasions ne manquent vraiment.

Pensez seulement aux occasions qui peuvent survenir à bord et à la difficulté d’arriver à trouver une cabine de 4 personnes libre quand vous en auriez l’utilisation immédiate !! Je vous dis pas l’angoisse !

Outre le fait qu’il est interdit tout contact de ce genre entre les passagers et membres d’équipage: aucun membre de l’équipage ne peut entrer dans une cabine de passagers sans une bonne raison (sécurité ou santé !) : en fait, il est également interdit de seulement engager la conversation ou d’avoir un contact physique avec un passager lors d’une soirée dans n’importe quelle partie d’un navire à passagers que ce soit, car alors c’est le débarquement immédiat, avec le licenciement dans la foulée : et on ne transige pas, sur ce point la sévérité est maximale.

Contrairement à ce qui se passe au sein du personnel, tout restant toutefois bien caché aux yeux des passagers.

Bien sûr, on ne peut pas affirmer que ces choses n’arrivent pas, mais si on est découvert on a de sérieux embêtements !

Alors qu’en ce qui concerne l’équipage … tout ce qui se passe entre membres d’équipage reste entre membres d’équipage !

Lorsque ce sera le moment de donner un pourboire à bord, ayez une petite pensée pour la vie que ces jeunes mènent pendant autant de mois d’affilée et faites ensuite selon votre conscience : pensez-vous toujours que ces 8 euros en plus de pourboire obligatoire sont immérités ?

Pour avoir permis la rédaction de cet article, je remercie vivement et du fond du cœur mes amis de Crew qui travaillent pour différentes Compagnies de croisières parfois très différents les unes des autres.

Travaillez bien, les jeunes, sans vous une croisière ne serait pas chaque fois un conte de fées.

Mon plus sincère MERCI, de ma part et de celle de mes collègues, va autant au Staff que au Crew.

Naturellement, chaque Compagnie a sa personnalité, ainsi que chaque navire et chaque équipage, qui a vécu à bord son expérience personnelle, avec des règles et des missions diverses même au coeur de la même Compagnie, mais différente d’un navire à l’autre.

C’était un article de Daniela PISANO sur le blog Crazy Cruises,

http://crazycruises.it/2015/02/13/vita-da-membro-dellequipaggio-quello-che-non-vedrete-mai/

, , ,

Poster un commentaire

Posons sur la table on va trier

va pas rester grand chose.
La sortie de la longue interview du Commandant SCHETTINO à Vittoriana ABATE est annoncée pour le 24 juin 2015 dans toutes les bonnes librairie d’ITALIE.
En voici la couverture entière :
En attendant cela, la Méditerranée …
la Méditerranée imperturbable joue avec les grains de sable multicolores de la plage de META, comme elle l’a toujours fait. 
Pendant ce temps-là, la moulinette médiatique continue de tourner, mauvaise, aveugle, sans pitié, elle essaie encore de broyer.
Je raconte : pour les gens de bonne volonté, l’éditeur napolitain, Monsieur GRAUS, avait carte blanche pour communiquer quelques extraits du Livre de Mémoire. 
Le premier à  profiter de l’offre ne fut pas quelqu’un qui voulait en apprendre un peu plus sur l’accident de la CONCORDIA mais un de ces journaux qu’on lit en diagonale, chez le coiffeur, en attendant que la couleur « prenne », une oreille distraite vers les ragots du quartier, un œil distrait sur les ragots des people accompagnés de documents photoshopés. Le Commandant a précieusement tenu sa famille à l’écart du cirque médiatico-judiciaire. « Il faut être en acier trempé » pour résister à  ce traitement et attendre sans dégâts que ça se finisse pour passer à  la phase suivante du processus, la résurrection peut-on lire sous la plume de Maître SOULEZ LARIVIÈRE*.

Le paparazzo n’en a cure.
Il a fallu travailler beaucoup d’heures avec Madame ABATE l’un racontant, l’autre notant, pour remplir 600 pages.
Il a fallu les relectures, les explications, les précisions pour que l’écrit de l’une qui n’y connaissait rien auparavant colle à la pensée de l’autre pour lequel tout semble naturel.

Il avait fallu beaucoup d’entretiens et cela avait fait jaser jusqu’en FRANCE, plus facilement accessible au grand public que les considérations techniques.
La moitié de l’article colporte encore une fois ces ragots et rappelle les autres inventions « populaires » pour faire bon poids. C’est comme cela que l’on avait fabrique un monstre. 

Le vocabulaire utilisé par le paparazzo dans la partie relative au livre est sinistre. L’histoire du Commandant SCHETTINO n’est pas une histoire spécialement gaie, la prose que je lis en fait carrément pour lui une invitation au suicide ! 

On parle beaucoup de ce genre de procédés aux actualités télévisées en ce moment, car nombre de nos adolescents harcelés par leurs « camarades » craquent et passent à l’acte, c’est ce qui est arrivé à Marion. Les familles en deuil, surprises par ce que leurs enfants ont du supporter de la part d’autres enfants sans rien en avoir su, sans rien avoir vu venir, témoignent sur les ondes. Que peuvent-elles faire de plus ? la loi interdit déjà le harcèlement. Dommage, quand le mal est fait il est définitif et la loi entre trop tard en scène. 

Ça n’arrive pas qu’aux autres, et à laisser faire, on vit dangereusement. 

Pourquoi faut-il que de nos jours encore de tels agissements soient ils seulement possibles ? 

Pourquoi faut-il qu’un accident en mer soit traité en affaire criminelle ? 

Pourquoi suffit-il d’un seul bouc expiatoire là où un ensemble de personnes ont participé ? 

Pourquoi existe-il toujours une presse vautour qui se repaît du malheur des êtres humains, qu’il soit réel ou inventé par elle-même ? il y a la demande ? ça se vend bien ? 

Ouais … la nature humaine … 

Et pendant ce temps-là , la MÉDITERRANÉE …

* Du cirque médiatico-judiciaire et des moyens d’en sortir aux éditions SEUIL
http://www.amazon.fr/cirque-m%C3%A9diatico-judiciaire-moyens-den-sortir/dp/2020214822
ou
http://www.seuil.com/livre-9782020214827.htm

, , , , , ,

Poster un commentaire

La vérité submergée

La presse italienne annonce la parution – enfin ! – du livre écrit à 4 mains par le Commandant SCHETTINO, la seule personne qui, de par son métier et son exercice sur le paquebot, a vraissemblablement depuis longtemps compris le pourquoi de l’accident qui l’a amené à se présenter en tant qu’accusé de tous les maux possibles et imaginables par la soi-disant « opinion publique » devant un tribunal.

La personne qui lui a tenu le stylo est Madame Vittoriana ABATE, journaliste d’investigation à la RAI. Elle y avait longuement interviewé le Commandant dans le cadre de l’émission Porta à Porta (en italien).

L’éditeur est Grauseditore de NAPLES.

Le livre, de 600 pages, paraîtra en librairie en italien, français et autres langues de passagers concernés. Il ne coûtera qu’une petite vingtaine d’euros.

De cette publication, Francesco SCHETTINO a dit :

“…Agli insulti che ho subìto in quest’aula di Tribunale, vorrei rispondere con una preghiera che sono certo sia condivisa da tutte le persone presenti qui oggi. Una preghiera che rivolgo tutti i giorni di questa mia non vita alle persone che non ci sono più, le vittime di questo maledetto incidente. Sono queste le ultime frasi di quella dichiarazione spontanea interrotta, parole che la commozione mi ha impedito di riferire pubblicamente in questi tre anni”.

« … Je voudrais répondre aux insultes qui m’ont été faites dans l’enceinte du tribunal par une prière dont je suis certain qu’elle sera partagée par toutes les personnes qui sont présentes aujourd’hui ici. Une prière que je renouvelle aux personnes  qui ne sont plus chaque jour de ma non-vie actuelle, les victimes de cet accident meurtrier. Ce sont les dernières phrases de ma déclaration spontanée inachevée, des paroles que l’émotion m’a empêché de prononcer publiquement au cours de ces trois dernières années ».

Le souriceau se souvient de ce qui s’est passé lors de la toute première interview quand a pris fin l’assignation à résidence, il y a un peu plus deux ans, alors que la présentatrice essayait de faire parler le Commandant qui a lui-même une fille de la petite DAYANA. Comme plus récemment au tribunal, alors, cet homme doux s’est mis à pleurer en silence en faisant signe « non, je ne peux pas ».L’enregistrement s’était alors interrompu.

Au cours des 600 pages du livre, nous allons connaître l’histoire du commandant, sa vie, son expérience professionnelle, ses souvenirs d’avant et après la nuit tragique

Qui est l’homme accusé d’avoir sabordé la CONCORDIA ? trente ans en mer.  

Des anecdotes, des souvenirs, des témoignages qui n’avaient pas été rendus publics

Tout ce qui n’avait pas été dit, tout ce qui n’a pas été compris au sujet du naufrage de la COSTA CONCORDIA.

Tout ce qui a été submergé par un tsunami médiatique à deux balles.

, , , ,

Poster un commentaire