« Non, je ne regrette pas de ne pas être retourné à bord, ce que je regrette, par contre, c’est que personne n’arrive à comprendre pourquoi et dans quelles conditions réelles je n’y suis pas retourné. »
Ainsi parle Francesco SCHETTINO à l’issue de la nième audience de la troisième phase du procès auquel il fait face pour l’accident survenu le 13 janvier 2013, il y a presque aujourd’hui deux ans. Nous en sommes à l’écoute des témoins cités par l’accusation, donc censés dire « du mal » de Francesco SCHETTINO.
Mais à côté des critiques négatives, il y en a eu, ont émergé des faits à 100% positifs pour l’inculpé. Voyez-vous, les témoignages en question sont faits sous serment.
Depuis, bizarrement, pour suivre alors que le calendrier des audiences est public, le souriceau, pugnace, en est réduit à traquer les déclarations spontanées faites à la TV italienne, une interview accordée à un journal que les autres reprennent en Italie, enfin les récits – toujours en italien – de morceaux de déclarations extraites d’une diffusion pourtant continue des audiences dont rien de rien ne filtre dans ses journaux du matin et qu’il doit synthétiser mentalement façon patchwork.
On a appris pourquoi Francesco SCHETTINO est tombé de son navire, en bonne compagnie, tant officiers que personnels d’équipage et passagers.
On a appris aussi pourquoi le Commandant SCHETTINO, tout en coordonnant l’évacuation depuis son téléphone portable, n’est finalement pas remonté à bord du navire pour y jeter l’œil du maître du côté invisible depuis la terre du GIGLIO et des divers canots qu’il a essayé d’emprunter à cette fin :
« Évidemment que j’aurais pu remonter à bord, non mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ? »
NB : il y a, dans cette affaire, deux messieurs dont le patronyme est PELLEGRINI
- le premier, qui avait très peur mais a fait son devoir est l’officier Martino PELLEGRINI après que le Commandant SCHETTINO ait du lui passer la main,
- le second est le maire-adjoint de PORTO-GIGLIO, M PELLEGRINI qui est monté à bord en escaladant une échelle de corde à un moment (lequel ???) où celle-ci n’était pas pleine de passagers qui descendaient un par un, logiquement, et qui n’était pas non plus immergée, logiquement aussi, ce qui me conduit quand même à penser que c’est une de gauche vers la fin des opérations d’évacuation – sous toutes réserves.
#1 par krn le 27 décembre 2013 - 11 h 13 min
De mes expériences en Italie, je gardais le souvenir d’un pays de menteurs. Et bien je ne m’étais pas trompée. Tous ces mensonges me dégoûtent.
Je viens de finir de comprendre le contenu de la page du lien en italien sans lequel tout ça est indémêlable.
Si Francesco Schettino estimait que son devoir était d’être à bord, aucun ordre n’aurait du l’empêcher d’y retourner. Il est évident que son titre ronflant de commandant est largement usurpé, ce n’est qu’un employé soumis à sa hiérarchie, un petit fonctionnaire obéissant.
Vu la politique de Costa Croisières (ou de Carnival, qui sait ? ) qui a inventé là, en contradiction avec toutes les règles du monde de la mer, le concept de capitaine sans responsabilités, il serait temps de mettre à bord un système de navigation dirigé depuis le continent, qui fonctionnerait à distance comme les drones envoyés par Obama pour pilonner les civils à l’autre bout du monde sans risque. Les officiers auraient alors tout leur temps pour parader au milieu des passagers ou recevoir les officiels de la compagnie, puisqu’il semble que ce soit là leur mission première.
« Évidemment que j’aurais pu remonter à bord, non mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ? » Oui, monsieur Schettino, nous nous rendons compte que vous n’avez pas dit la vérité alors que les traditions nous avaient enseignés que le capitaine est seul maître à bord, nous nous rendons compte que nous avons tous été bernés par les cachotteries des uns et des autres, avec la justice et aussi la presse qui n’a fait que répéter comme un perroquet tous ces mensonges.
Ce qui est miraculeux, c’est que la barque ait navigué jusque là vu que les rameurs pagayent chacun à leur idée.
#2 par Monique-Mauve le 27 décembre 2013 - 15 h 58 min
Mais qu’est-ce qui te prend ? je crois lire un passager coincé du début, encore sous le choc et qui n’écoute rien de ce qu’on peut lui dire parce que tout simplement il ne peut pas. Il sait ce que lui a vécu, ça lui occupe tout le cerveau à gérer.
Je dis du début, parce que à ce moment là, ça se comprend. Le tort, la faute des médias, c’est d’avoir diffusé les enregistrements des commentaires à chaud pendant plus d’un an, quand ils n’étaient plus vraiment à chaud et ils peuvent très bien recommencer en FRANCE pour le second anniversaire, sait-on jamais, replongeant plus que le traumatisme ne le fait probablement déjà les rescapés dans cette atmosphère dont leur résilience naturelle voudrait qu’ils oublient le plus dur pour pouvoir faire son effet.
Quelle tradition, Corrine ? le film avec DE CAPRIO ? c’est un roman, pas un documentaire, loin de là. Le Capitaine n’est plus le seul maître à bord depuis que la technologie a donné à son/ses patrons les moyens de venir l’emm… er sur son lieu de travail pendant son travail. Il y a eu un transfert, une prise, une substitution de l’autorité. Il est pris en sandwich, oui. Je te parie que ça fait partie des petites lignes qui sont en bas des contrats d’embauche. Tu respectes le contrat ou tu vires. Tout le monde connait bien à terre, surtout avec la crise actuelle dont on nous bassine consciencieusement les oreilles en plus d’en constater les conséquences chez nos commerçants, nos voisins et malheureusement nos familles proches aussi.
Corrine, je te préviens que si je vois un adjectif discourtois, parce que je le sens venir, à l’encontre de qui que ce soit et je te préciserai lequel par m.p. si c’est nécessaire, je sais que tu es loin d’être sotte, tu suis mon idée quand à sa destination.
Quand à reprocher au Commandant se n’avoir pas dit quoi que ce soit en FRANCE, c’est comique : les journaux ne transmettent que ce qui peut attirer le lecteur même si c’est hors sujet. Ils ne vérifient rien, et n’ont pas le temps matériel de le faire pour ce qui est des quotidiens. Je dis ça très gentiment d’ailleurs, l’un de mes cousins a pâti du passage au web pour Paru-Vendu, A 100%, cadre supérieur il a passé au moins un an au chômage. Beaucoup de quotidiens qui s’occupaient d’actualité, c’est donc plus grave socialement parlant que les petites annonces, ont carrément fondu le plomb au moment du passage au web.
Des fois il vaudrait mieux qu’ils s’abstiennent plutôt que de sortir des fautes de traduction qui ont été loin d’être anodines pour les plus touchés, ceux qui n’étaient pas là mais n’ont pas vu revenir leurs proches. De véritables agressions morales. Bref. Stop. Zen.
Depuis le continent ? à 100% terrien ? le souriceau va rester à terre alors, ma première grande croisière, je la ferai sur YouTube. Because le temps de réflexe a déjà été trop grand entre tous les participants réels à la conduite, mais au moins avec les hommes sur place l’erreur des instruments a été décelée et partiellement compensée.
Depuis la terre, dis moi qui pourrait voir l’écume si les renseignements transmis par l’électronique étaient erronés ? J’hallucine ! la marine sans marins !
#3 par krn le 27 décembre 2013 - 16 h 51 min
1) Je ne vais pas faire un grand discours, je vais juste rappeler la convention SOLAS, laquelle comprend au Chapitre IX-2, la règle suivante, je cite : « Le capitaine ne doit pas être soumis, de la part de la compagnie, de l’affréteur ou de toute autre personne, à des pressions qui l’empêchent de prendre ou d’exécuter des décisions, qui, selon son jugement professionnel, sont nécessaires pour maintenir la sécurité et la sûreté du navire ».
Je ne savais pas que DI CAPRIO siégeait à la dite commission, tu me l’apprends.
2) Quand on a affaire à la justice, on ne consulte pas son employeur pour savoir quoi dire, on dit la vérité. Aucun contrat de travail n’oblige un employé à mentir à la justice. Il n’y a pas plusieurs vérités, il y en a une seule, ce qui s’est effectivement passé. Si Francesco Schettino a subi des pressions pour ne pas dire cette vérité, de façon à couvrir son employeur, le plus intelligent était de les dénoncer. De toutes manières, Costa l’a lâché depuis le premier instant, il n’avait donc aucun intérêt à les protéger. En faisant ça, il s’est discrédité, on ne peut plus le croire.
3) Je n’ai pas parlé de la France, vu que l’article du lien était en italien.
Je maintiens que si les compagnies bafouent le métier de marin au point où elles le font, elles feraient mieux d’envisager de les téléguider depuis leurs bureaux. Mon souhait est que tous les marins qui ont un peu de fierté refusent les compromis bâtard de compagnies qui sont plus des épiciers rivés sur leur tiroir-caisse que des affréteurs.
Pour finir, au sujet des propos discourtois, j’en ai relevé plusieurs dans ton commentaire, auxquels j’ai choisi de ne pas répondre. De même que je ne chercherai pas à approfondir la fameuse destination dont tu parles, dont non, je ne suis pas l’idée.
Je n’ai pas écrit sous le coup de la colère, mais de manière réfléchie. Désolée, je n’admets pas le mensonge, surtout lorsqu’il s’agit d’un accident aussi grave.
#4 par Monique-Mauve le 27 décembre 2013 - 18 h 55 min
Mais ils le savent ! ils le savent depuis le début.
Ils avaient mis tout le monde sous écoute au début et ils ont choisi de tenir compte de l’enregistrement en question.
Je dois l’avoir quelque part sur mon disque dur, tu ne l’as pas su ?
#5 par krn le 27 décembre 2013 - 19 h 06 min
Ils le savent depuis le début et l’article sort le 15 décembre 2013 ? Ah mais là ! Pour moi, ce ne sont plus des étrangers, ce sont des extra-terrestres.
#6 par krn le 27 décembre 2013 - 19 h 25 min
Et, entre nous soit dit, dans ce même blog, j’ai lu, dans la traduction de l’interview de Francesco Schettino, « Il déclara aussi qu’il était impossible de remonter à bord. »
https://moniquemauve.wordpress.com/2013/02/12/interview-du-commandant-schettino-au-nautilus-international-telegraph-de-fvrier-2013/
N’y a t-il pas une petite contradiction avec « Évidemment que j’aurais pu remonter à bord, non mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ? » ?
#7 par Monique-Mauve le 27 décembre 2013 - 19 h 49 min
Si l’échelle de corde que Le Commandant DE FALCO a ordonné au Commandant SCHETTINO d’emprunter pour remonter sur le navire est celle de droite, au moment où il l’a fait, sauf erreur de ma part, elle était immergée et le navire couché à 90°. Il aurait fallu avoir des ventouses aux pieds et aux mains pour pouvoir arriver de l’autre côté où l’évacuation se continuait désormais.
Si l’échelle de corde est l’une des deux de gauche, on les voit occupées par les passagers qui les descendaient un par un. Et puis, il aurait fallu pouvoir arriver jusqu’en bas d’une d’entre elles. Le Commandant a essayé plusieurs canots pour revenir, le premier a pris l’eau, le second marchait bien jusqu’au moment où depuis la terre un représentant de COSTA lui a donné l’ordre de revenir à terre et de passer la main à l’un de ses officiers.
Matériellement, il lui a été impossible de remonter à bord.
Physiquement et nerveusement, il aurait pu terminer lui-même le travail sur le terrain.
Tu sais, je découvre au fur et à mesure. Et j’ai du retard par rapport aux Italiens, il a fallu que j’apprenne la langue.