L’accident fut de type collision suivie d’un incendie, le bilan est de 140 morts, il n’y eut qu’un seul survivant. La Moby Prince était un ferry et transportait 65 membres d’équipage et 75 passagers.
Le Commandant Ugo CHESSA est décédé dans l’accident, ainsi que son épouse qui avait embarqué avec lui. Ils avaient deux enfants.
En deux mots, le ferry Moby Prince et un pétrolier, l’Agip Abruzzo, par une magnifique nuit calme où la visibilité était d’après les témoins à terre excellente, entrèrent en collision en plein devant le port de LIVOURNE que le ferry n’a pas eu le temps de quitter. Il prit feu et le pétrole du pétrolier alimenta ce feu, lui faisant prendre une ampleur tragique.
L’équipage avait rassemblé les passagers dans un salon que les murs et portes coupe-feu auraient du protéger le temps que les secours géographiquement tout proches arrivent sur les lieux. Mais cela ne s’est pas passé ainsi.
La Capitainerie du Port n’a pas réagi aux appels de détresse du bateau. Quand les pompiers et les secours sont enfin arrivés parce qu’on voyait qu’il se passait un drame depuis les quais, ils n’ont trouvé que des corps sans vie, à l’exception d’un membre de l’équipage qui s’était jeté à l’eau. Parmi les corps sans vie, celui d’un intriguant personnage qui se calcina entre deux enregistrements vidéo alors que le feu ne brûlait plus à l’endroit où il se trouvait. Mais ne nous égarons pas.
Les articles de presse ne faisaient état que des éléments susceptibles de jouer le rôle de scoop, et ce ne sont pas les détails scientifiques qui peuvent jouer ce rôle. C’est donc du sensationnel, du choquant jusqu’au déraisonnable qui fut exposé alors. Le Commandant fut qualifié de « fou » et « lâche » par un journaliste auquel la presse de l’époque emboita massivement le pas.
A l’issue du procès, la conclusion fut : erreur humaine de toute l’équipage de passerelle en train de regarder un match de foot à la télévision au lieu d’être devant les quadrants des appareils de mesure. De plus un finalement inutile « brouillard » que personne n’a vu par ailleurs se serait matérialisé sur la zone de collision, suivant un phénomène climatique qui ne se produit pas sous nos latitudes.
Tous les Officiers du ferry étaient morts, ils ne firent pas appel. Les familles effondrées ne le firent pas non plus sur le moment.
Le souvenir est encore vif, douloureux à LIVOURNE et le site des victimes de la catastrophe, fils du Commandant compris, très actif :
Pour rester dans le domaine du feu, il y a toujours une étincelle de départ à la propagation d’une rumeur, et même si le jugement de tout un peuple s’en trouve faussé un moment, il y a aussi un moment où celui-ci sort de l’aveuglement.
En 2011, le journaliste à la déontologie fumeuse fut condamné à des amendes pour à plusieurs titres
pour diffamation à l’encontre du Commandant CHESSA et rayé du métier.
http://www.corriere.it/cronache/13_aprile_08/moby-price-non-fu-errore–umano-contro-inchiesta-imarisio_ea515cc6-a00d-11e2-b85a-0540f7c490c5.shtml (le lien)
Déjà cette année, à Noël on avait parlé de la Moby Prince, les anciens ne voulaient pas partir pour un monde dit meilleur sans dire ce qu’ils avaient vu, les petits enfants répercutaient les récits des grand’parents lors du spectacle scolaire de fin d’année, comme une pastorale du souvenir.
Aujourd’hui les enfants du Commandant demandent à la justice que les techniques d’investigation les plus modernes soient utilisées pour savoir ce qui s’est réellement passé en cette tragique nuit du 10 au 11 avril 1991 où ils sont devenus orphelins.
Parce que depuis 22 ans le, nous dirons « brouillard journalistique » a surtout eu comme résultat qu’on ne sait pas pourquoi 140 personnes sont mortes devant le port de LIVOURNE, que par conséquent c’est une cause contre laquelle aucune mesure n’a pu être prise et que donc ça peut très bien se reproduire demain.
#1 par claudielapicarde le 15 avril 2013 - 10 h 37 min
Encore une catastrophe dont je ne me souvenais pas.
Il transportait peu de personnes par rapport à maintenant, heureusement.
Bises et bonne semaine.
#2 par Monique-Mauve le 15 avril 2013 - 12 h 25 min
Oui, on oublie, nous. Les ferries transportent toujours moins que les paquebots, j’ai l’impression. Bisous du matin, Claudie.