je n’ai pas réussi à l’aimer et, j’en ai bien peur, ça va se sentir dans ce billet.
Faites plutôt sa connaissance en deux courtes vidéos avec un croisiériste canadien français qui l’apprécie bien :
Il s’appelle Oasis of the Seas,et il porte bien son nom, il y a un jardin dessus (les arbres avec leurs racines, comme dans les jardins suspendus de Babylone) et toute une ville autour.
Imaginez la prison de Fort-Boyart en plus allongé, haut de 16 ponts et vous aurez une idée du monstre. Il porte 6296 passagers et 2296 membres d’équipage. Total : 8592 personnes à évacuer en cas de pépin.
La Concordia, avec un peu plus de 4000 personnes a été évacuée en environ 2 h et c’était juste. Echouée près d’un port par son Commandant, elle n’est pas restée « verticale » suffisamment longtemps pour les sauver tous. Mais au moins, elle aurait pu le faire, contrairement au Titanic il y a cent ans, en ce qui concerne la capacité totale de ses canots de sauvetage. Qu’en est-il de l’Oasis of the Seas ? Comment se fait-il que l’article où j’ai relevé les chiffres ci-dessus mentionnent « beaucoup de mouvement de personnel » à côté de « salaires un peu au-dessus de la moyenne » ?
Les canots de sauvetage
sont au nombre de 2*8 = 16 en tout qui peuvent contenir chacun 370 personnes, ce qui fait 6660 places en tout.
Il en manque.
En cas d’accident, l’Oasis of the Seas ne sauvera pas tout le monde grâce à ses 16 canots de sauvetage géants
il en aurait fallu 56 normaux : le tour d’un seul pont n’y aurait pas suffi !
Et s’il se couche, comme la Concordia ? les canots d’un côté ne peuvent pas être descendus et ce sont 5300 personnes qui n’ont pas de place dans les canots.
C’est l’émeute en plus.
Des radeaux gonflables en complément ?
oui, et voici comment un marin jeune et athlétique se reçoit en arrivant dessus :
Lors des essais, effectués sur une mer d’huile par un temps magnifique, 20 marins jeunes et athlétiques ont été gravement blessés, avec fractures, entorses et brûlures dues aux frottements lors de la descente.
Hum … la clientèle est composée aussi et surtout de retraités qui ont le temps et la passion des croisières, de personnes handicapées, de jeunes parents avec enfants en bas âge … voire très bas, des bébés, comment serait leur réception en bas des « Viking Evacuation Dual Chute » ?
Et qu’est-ce qu’ils deviennent, tous ceux qui sont sur les radeaux gonflables une fois qu’ils y sont arrivés ? ils respirent comme ils peuvent par le sas qui est ouvert sur le dessus en attendant, coincés sur place. Les radeaux ne sont pas motorisés et, un système anti-dérive empêche qu’on puisse les remorquer si la zone est devenue dangereuse.
Résumons-nous :
Sans compter qu’obtenir le calme d’environ 400 personnes en panique me semble un but complètement illusoire, il y a des textes, des consignes de sécurité maintenant, 100 ans après le naufrage du Titanic : la Convention SOLAS comporte un nombre maximal de passagers par canot qui est 150. On est bien loin du compte pour un navire construit récemment.
A chaque fois que ce bateau prend la mer, ce sont au minimum 1500 personnes qui sont condamnées en cas de naufrage. Mais ça, l’équipage ne le réalise qu’une fois à bord. Parce que ce seraient eux, les avant-derniers, les sacrifiés, juste avant les Officiers et le Commandant.
Alors, une fois le contrat de travail terminé, ils le quittent pour embarquer ailleurs, sur un navire plus petit, moins « prestigieux » qui ne sera pas pour eux un mouroir. Ensuite est embauché un nouvel équipage qui doit se familiariser avec son lieu de travail pour être efficace, avant de réaliser le danger et le fuir à son tour.
La Concordia et presque tous ceux qu’elle portait ont eu beaucoup de chance dans son malheur, le vendredi 13 janvier 2012.
#1 par claudielapicarde le 13 avril 2013 - 16 h 09 min
C’est la course au gigantisme, je ne le trouve pas beau non plus et puis tu peux y passer 1 semaine sans jamais voir ton voisin de cabine.
Croisons les doigts pour qu’il ne coule jamais celui-ci sinon quelle pagaille.
bises Monique et bon week end.
#2 par Monique-Mauve le 13 avril 2013 - 17 h 08 min
Un building flottant. Bisous pour ton week-end Claudie.
#3 par Monique-Mauve le 13 avril 2013 - 17 h 18 min
L’Atlantide était, paraît-il un continent entier, elle a tellement bien coulé qu’on ne sait même pas dire où elle était.
#4 par giselefayet le 13 avril 2013 - 13 h 42 min
Eh oui c’est exactement la réflexion que je me suis faite en voyant ce navire .
Je ne comprends pas qu’un avertissement ne soit pas suffisant pour cesser cette course à la grandeur .
Brr ça me fait froid dans le dos quand je lis ton article .
Bisous
#5 par Monique-Mauve le 13 avril 2013 - 17 h 12 min
C’est-à-dire que la « course à la grandeur » des bâtiments, en fait, correspond à la course à la grandeur des bénéfices par rapport aux prix de revient comme on disait quand on apprenait à calculer à la petite école.
Bisous Gisèle.
#6 par Monique-Mauve le 13 avril 2013 - 17 h 15 min
En plus du phénomène qui fait se doper les sportifs pour être plus rapide, sauter plus haut, soulever plus lourd que les champions précédents.