Du côté italien :
COSTA mobilise sa société de communicants attitrée :
http://www.strategies.fr/actualites/marques/179172W/costa-croisieres-epaule-par-burson-marsteller.html
Les massmédias jouent la téléréalité et font grimper leur audience dans les chaumières :
http://www.davidemaggio.it/archives/52213/pomeriggio-cinque-la-tragedia-della-concordia-diventa-un-reality-con-testimoni-vip-ed-applausi
Alors que commencent à s’élever des voix pour protester contre la curieuse éthique de la télévision italienne en matière d’actualités :
http://jedasupport.altervista.org/blog/attualita/giornalista-verita-nascoste/
Du côté français :
La société de communication de COSTA a une filière française de 12 experts dirigée par Monsieur Marc ESKENAZI.
Il a établi sa ligne générale, en accord avec la maison-mère, en ITALIE :
— compassion aux rescapés,
— excuses aux familles des victimes,
— description des plans d’action (sauvetage, aides aux rescapés),
— désignation d’un responsable, le Commandant,
— éloge de la sécurité de COSTA CROISIÈRES.Pendant ce temps, la maison-mère de COSTA CROISIÈRES, CARNIVAL, installée au loin sur le Nouveau Continent, évaluait l’impact de la catastrophe sur ses comptes.
http://www.strategies.fr/actualites/marques/179209W/costa-croisieres-dans-la-tempete.html
Le bilan de l’opération de communication est là :
Monsieur ESKENAZI expliquera en mai 2014 le rôle qu’il a joué à la télé :
Voici ce qui y circulait :
Réf : https://www.youtube.com/watch?v=3Fu2IU3hcfw
La même personne déclare avoir « vu » de ses yeux le Commandant s’enfuir parmi les premiers, caché sous une couverture.
La diffusion ultérieure de la vidéo infra-rouge qui le montre travaillant à la coordination des secours depuis la pointe GABBIANARA n’effacera pas l’effet désastreux de ces déclarations à chaud.
L’emploi du harcèlement moral, pratique qui tombe sous le coup de la loi, en FRANCE tout au moins, est discutable, mais nous sommes rassurés d’apprendre ici que :
«Nous (les communicants de crise) planchons sur la définition d’un code autour des bonnes pratiques de la communication de crise, qui implique certes des devoirs mais aussi des droits.
A terme, le communicant de crise, qui est un avocat médiatique, devra avoir le même statut et même un Ordre
comme les avocats.»
Une éthique !
Un témoignage neutre
La seule passagère norvégienne parlait anglais couramment mais pas du tout italien. Elle n’avait pas pu suivre
les suites du naufrage à travers les médias de langue italienne.
Elle a été assaillie de questions à son retour, les journaux norvégiens n’ayant pas pu envoyer quelqu’un sur place.
Voici ce qu’elle leur a confié sans avoir été influencée par la campagne de dénigrement du Commandant :les passager étaient affolés,
ils ne savaient pas quoi faire,
les équipements étaient grippés,
certains passagers se battaient entre eux,
des hommes repoussaient des femmes pour prendre leur place (comme lors du naufrage du LA BOURGOGNE)
aucune information audible ne leur parvenait des hauts parleurs
elle a entendu des infos en italien, langue qu’elle ne comprend pas
le son était mauvais, haché et brouillé (les étincelles de rupture du tournevis tenu à la main pour faire fonctionner le générateur d’urgence malgré tout sans doute)
Parmi les mots qu’elle entendait autour d’elle chez les passagers, celui qui revenait le plus était « TITANIC« . Heureusement, elle n’avait pas vu le film, mais elle savait que c’était une référence à un naufrage meurtrier Elle a bien réagi sur le moment, aidant même des personnes à embarquer dans les canots, mais depuis, elle rêve régulièrement qu’elle se noie et est dépressive dès qu’elle s’approche d’un plan d’eau.
Elle dit qu’elle a été indemnisée correctement pour la perte de ses bagages, sans donner de chiffre.
Et aussi que le personnel était très gentil, mais complètement incompétent.
Du Commandant, elle n’a même pas parlé.
C’est un monsieur, ou une dame, qui a l’art de retourner une situation.
Un consultant senior (car l’expérience est un atout majeur dans ce métier) gagne de 1400 à 2000 euros par jour.
Monsieur Le Sénateur américain Jay ROCKEFELLER, présidant une séance dans les Semaines de l’Industrie de la Croisière après la catastrophe affirma que la compagnie se défaussait de sa responsabilité.
« Le navire de croisière, c’est le capitaine, non ? Je veux dire qu’il n’a pas à rester isolé des passagers et se mettre à tenir la barre ou quoi que ce soit d’autre, appuyer sur des boutons.
La Compagnie, c’est le Commandant.
Le Commandant, c’est la Compagnie.Toutes les lois maritimes sont écrites avec le sang des catastrophes du passé.
Et la COSTA CONCORDIA a fait remonter à la surface tellement de questions sur la sécurité en mer, des questions qui sont sans réponse. »On est en plein dans le sujet « la sécurité en mer », et les communicants ont apporté tous leurs soins à le faire oublier !
COSTA a attaqué dès les premières heures son capitaine, dit Monsieur ESKENAZI, parce que la compagnie craignait qu’on croie qu’elle était COMPLICE avec lui« .
Le souci, c’est que COSTA a attaqué la première parce que la meilleure défense, c’est l’attaque. La preuve : ensuite, Francesco SCHETTINO n’a pas eu le temps d’attaquer, il n’a fait que se défendre des flots incessants de harcèlement qui convergeaient sur lui de tous les côtés.COSTA s’est trompée de cible, car Francesco SCHETTINO, c’est COSTA qui en est responsable, comme de tous ses autres salariés. La société s’est tirée dans le pied.
Et en l’attaquant en ces termes, elle se défend d’une faute : ce mot, COMPLICE,dans la bouche du chef de ses communicants de FRANCE sonne comme un aveu.