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Ils nous ont inventé le double-inchino

sur la côte AMALFITE

trouvé là : http://www.pazzoperilmare.it/blog/2012/07/11/lettera-disperata-a-giornalisti-disperatamente-incapaci/

La photo :

Les journalistes généralistes en chœur : pris en flag, ils font un double inchino, la honte !

Pazzo per il Mare : sauf qu’ils sont tous les deux à l’arrêt.

La preuve : aucun des deux n’a de sillage.

Le Maire de RAVELO : quand le second est arrivé ça faisait une bonne heure que le premier était amarré.

Dans la série : soyons sérieux.

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Une tranche instructive

Il s’agit d’une tranche de bateau.

Elle fait 24 m de large.
C’est ainsi qu’on rallonge un bateau dans les chantiers de FINCANTIERI et les autres grands chantiers navals.
Et c’est impressionnant.

Ce qui est particulier aussi dans cette vidéo, c’est cette image prise sous un angle tel qu’on voit à la fois les ouvriers sur le quai et le bateau de profil, presque en entier, tout contre le même quai :

Les ouvriers, les journalistes, les ingénieurs qui surveillent, des capitaines si ça se trouve, tous avec un casque de chantier blanc immaculé sur la tête, comme alignés au bord du quai.
Alors ? qui veut remonter à bord ? 
Qu’on m’explique comment.
Soyons sérieux !

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« Pourquoi faut-il toujours qu’un accident en mer soit traité comme une affaire criminelle ? »

c’est ce que disait le Commandant SCHETTINO lui-même dans une interview à un journal de marins

La réponse est dans cet article de Raunek KANTARIA : 10 raisons pour les quelles vous devriez remercier les marins (en anglais)

En voici les grandes lignes que le souriceau de terre a traduites ici :

  1. Les marins font tourner l’Économie Mondiale 

  2. Les marins sacrifient leur vie de famille 

  3. Les marins affrontent les mers les plus difficiles et le mauvais temps

  4. Les marins risquent leur vie à cause du piratage et des zones de guerre

  5. Les marins mettent leur santé en jeu

  6. Les marins suivent les lois et règlements les plus contraignants

  7. Les marins travaillent des journées entières dans la monotonie

  8. Les marins ne bénéficient pas des droits fondamentaux des travailleurs

  9. Les marins courent un grand risque de criminalisation et d’abandon dans l’exercice de leurs fonctions 

10. Les marins vivent dans des conditions d’hébergement sommaires et avec des moyens de communication limités

C’est bientôt Noël, voici le marin de notre dernier fabricant de poupées national, avec toutes ses affaires personnelles dans son sac de marin, si petit.

 Lorsqu’ils ont un accident, soit on ignore complètement, soit on les arrête.
On leur met les menottes, au cas où, la honte !

Si il y a eu risque pour l’environnement du fait de l’accident, les marées noires de sinistre mémoire étant les pires, s’il y a eu pertes humaines dans leurs passagers (eux on n’en parle pas à moins qu’ils n’en soient morts, ils sont accusés de suite, il faut un bouc émissaire, quelqu’un de partiellement coupable ou pas du tout, peu importe. Quelqu’un.

Dans le marécage de lois et règlements de tous les pays du globe auxquels ils sont soumis, il est bien difficile d’être totalement innocent en droit.

Leur armateur les lâche pénalement, c’est quasiment l’usage.

L’abandon de ses marins par un armateur peut atteindre des sommets quand le navire est à bout. Quand il est devenu une épave flottante, plutôt que de payer pour le ramener, ils l’oublient confortablement. Le problème, c’est qu’ils oublient aussi les marins qu’il porte. Il y a eu le cas sur MARSEILLE : ne parlant pas français, sans argent pour se nourrir, se vêtir, se chauffer, les gens du port les ont aidés à survivre, en attendant un rapatriement qui avait été bien long à obtenir.
http://www.seamensclubmarseille.org/lassociation/historique/

 Je continue. On les traite de lâches avant même que de savoir pourquoi l’accident a eu lieu, suivant les pays ils risquent jusqu’à la peine de mort, coupables d’avoir eu un accident, en somme.

« Oui, un marin est toujours un criminel, dès lors qu’une vie manque à l’appel et mourir avec son navire, pour un capitaine, c’est aussi faire le choix de la mer, dans ce qu’elle a de définitif, plutôt que l’injustice des hommes qui gesticulent dans les prétoires, n’en finissant pas d’accabler et de poursuivre. » m’écrit un ami marin.

Vivant la majeure partie de leur temps en mer, côtoyant les pires misères du monde, ayant sous les yeux la nature humaine qui fait que des hommes font mourir sous les bombes les enfants d’autres hommes à côté des franches colères démesurées de la mer, le ciel leur tombe une seconde fois sur la tête.

La fraternité entre marins est la même qu’entre soldats, car les conditions de travail sont souvent des batailles pour la vie. C’est un autre monde que celui de la terre.
Ils se retrouvent accablés dans un panier de crabes inconnus où les sous ont une importance bizarre. Allez donc calmer un cyclone avec des sous. Allez calmer un tsunami. Une vague tueuse.

En plus de la fraternité intérieure à la profession, un allié nouveau et inattendu toutefois, dans les pays où il existe une association de consommateurs des transports par bateaux.

L’association reconnaît les victimes pour ce qu’elles sont : des victimes, les accompagne dans leurs démarches et leur difficile parcours personnel pour aller au delà du traumatisme.

Mais si elle comprend les uns, elle comprend aussi les autres. Ils ont été plus de 4000 à vivre le naufrage, ils se sont conduits plus ou moins de façon à pouvoir encore se regarder en face le matin au réveil – la panique qu’on ne sait pas maîtriser fait faire de pas jolies-jolies choses, vous vous souvenez du naufrage du LA BOURGOGNE ? Ils ont TOUS eu des séquelles, qu’ils gèrent selon leur tempérament, il n’y a pas de généralisation possible, ni pour les uns, ni pour les autres.

Par contre la presse de la terre, obscurément, à ce jour suit toujours le schéma traditionnel, noircissant le marin à fond, se justifiant à grands renforts de témoignages à chaud et par la sacro-sainte phrase : « le public a le droit de savoir. »

Il a tellement le droit de savoir, le public, que depuis que les journalistes-web, prisonniers des cadences ne peuvent plus vérifier ce qu’ils écrivent, prisonniers aussi des traducteurs en ligne qui ont plus de vocabulaire que nous, mais aucun moyen de reconstituer le contenu d’un article écrit dans une autre langue avec un minimum de bon sens, 

bref depuis qu’on ne peut plus se fier à ce qu’ils publient, une proportion non négligeable de la presse écrite a fermé la porte, faute de rentrée des sous nécessaires à leur fonctionnement.

Cherchant à fonctionner malgré tout, ceux qui tournent encore ont privilégié le scoop, vrai ou faux, mais qui fera venir des lecteurs sur la page-écran qui, chaque fois qu’elle s’ouvre fera entrer, au moins, les sous des réclames.

En oubliant que la mer se charge de faire de ces marins qu’ils ne connaissent pas parce qu’ils vivent physiquement « ailleurs » des hommes d’une trempe spéciale. Parce qu’elle leur fait la vie dure. Pas seulement lorsqu’elle est en colère. Et dans tous les domaines. 

En oubliant qu’ils sont nécessaires pas seulement pour le plaisir, mais aussi à l’économie et au travail de toute la planète, au bien être des pays développés comme à la survie de ceux qui ne produisent pas par eux-mêmes les denrées alimentaires minimales indispensables à leurs ressortissants.
« Qui est en mer navigue, qui est à terre juge » dit un proverbe napolitain, un constat désespéré qui vient du passé, la sagesse populaire d’un pays de tradition marine où est née l’association de solidarité Stella Maris (devenue depuis Apostleship of the Sea), celle qui empêche de mourir de faim sous le regard sauvage d’une foule aux réactions moyenâgeuses les capitaines qui ont eu le malheur d’avoir un accident.

Pourtant l’auteur conclut : « vous devriez leur dire merci ».
Nous sommes au XXIème siècle et tout se propage plus vite que du temps de la communication-papier. De même, les informations qui font le scoop et celles qui le font moins se propagent.

Il y a longtemps déjà que Francesco SCHETTINO a dit, relayé par les journaux-web, même si leur intention première n’était pas sûrement pas de prédire la suite des évènements : « vous allez devoir me faire des excuses ».

Aussi vrai qu’il n’a pas abandonné le navire et que c’est le navire qui a tué 32 personnes en s’abattant inopinément sur son flanc droit avant la fin prévisible de l’évacuation.

Ça, ce sont deux faits.
 
Maintenant, en droit …

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10 raisons pour lesquelles vous devez remercier les marins

http://www.marineinsight.com/marine/life-at-sea/10-reasons-you-must-thank-seafarers/ 

un article de Raunek KANTHARIA 

Au cours des dernières années des milliers de personnes de partout dans le monde ont expédié des marchandises par voies maritimes. Depuis les vêtements que portent les gens jusqu’à la nourriture qu’ils mangent, presque tout aujourd’hui est transporté par bateau. L’industrie du transport maritime, également appelée par beaucoup l’industrie invisible, est essentielle à l’Économie Mondiale, mais très peu de gens ont une idée de ce qui se passe en haute mer. C’est une industrie à la fois secrète et fascinante.

 Mais aussi vitale que soit cette industrie pour le monde et ses habitants, tout aussi important est le travail des courageux marins qui exercent l’une des tâches les plus difficiles au monde en amenant ces énormes navires dans les mers les plus fortes et les zones les plus dangereuses. Si ces personnes n’existaient pas, le commerce mondial stagnerait, les gens manqueraient des produits de première nécessité et pour certains pays il serait extrêmement difficile ne serait-ce que de survivre.

Les gens de mer sont de ces professionnels négligés, qui ont souvent été méconnus non seulement par les organisations internationales, mais aussi par leur propre pays.

Si vous faites l’effort de regarder au-delà de leurs beaux uniformes et de leurs calendriers de voyage qui vous surprennent, vous serez en mesure de réaliser la vie difficile qui est la leur et les peines qu’ils endurent en mer pour faire en sorte que le monde et ses habitants continuent de profiter de la vie à terre.

Vous voudrez bien trouver ci-dessous quelques-unes des raisons les plus importantes (parmi des millions d’autres), pour lesquelles chaque marin devrait toujours être remercié du plus profond de nos cœurs.

 1. Les marins font tourner l’Économie Mondiale : 

90% de la nourriture, du carburant, des matières premières du monde et des produits manufacturés sont livrés par voie maritime. Presque touts les objets vendus dans le monde entier sont transportés par bateaux, lesquels ont besoin de marins qualifiés pour les faire naviguer, les entretenir et les réparer. Que se passerait dans le monde si les navires et les marins n’existaient pas ? Inutile de vous dire que la réponse est : le monde s’arrêterait et les gens seraient dépourvues de leurs produits de première nécessité. C’est grâce à ces personnes qualifiées et courageuses appelées marins que les entreprises du monde entier continuent à prospérer et que les gens peuvent acheter tout ce qu’ils désirent dans leurs magasins préférés. Bien que les marins travaillent en fraternité fermée, et donc pas trop visible de l’extérieur, leur travail est indispensable. Il est grand temps qu’ils obtiennent de nous le respect et l’importance qu’ils méritent.

 2. Les marins sacrifient leur vie de famille : 

Une des plus grandes difficultés à laquelle les gens de mer sont confrontés dans leur vie est de rester loin de leurs proches pendant qu’ils sont en mer. Ne pas assister aux anniversaires, aux fêtes de famille ou au mariage de leur frère est le prix qu’ils payent pour que la cargaison soit livrée dans les temps à son destinataire. Il y a beaucoup de marins qui ont manqué toutes les fêtes d’anniversaire de leurs enfants. Certains n’ont pas été en mesure d’assister aux funérailles de leurs proches. C’est un choix difficile qu’ils font pour gagner la vie de leurs familles, mais la douleur de partir au loin ne les retient pas d’aller faire leur travail. Quelqu’un doit faire ce travail et les marins sont assez forts pour supporter cette conséquence amère. Alors que les gens sur la terre festoient et se retrouvent pour chaque fête de famille possible, les marins continuent à peiner loin en mer pour que ces fêtes ne cessent pas, au prix de leur propre bonheur.

 3. Les marins affrontent les mers les plus difficiles et le mauvais temps : 

Porter la cargaison d’un port à un autre implique souvent de faire face à des tempêtes terribles et des vagues monstrueuses. La mer n’est pas toujours aussi amicale qu’elle ne le paraît quand on la regarde depuis la rive. En dépit de toutes les dernières avancées technologiques, un marin en mer est à la merci de la nature. Mais quoiqu’il puisse se passer, la cargaison doit être acheminée à l’emplacement prévu et dans les délais. Plusieurs navires sombrent chaque année à cause des tempêtes et du mauvais temps, mais cela ne fait pas peur au marin – ils sont nés pour vivre dans ces conditions. Ils sont taillés dans un bois solide et ont à cœur de faire le travail tant que le navire roule et franchit les vagues les plus hautes. Si vous pensez que travailler dans de telles conditions est facile ou amusant, alors vous êtes dans l’erreur la plus totale. Ce n’est pas à la portée de tout le monde, et ceux qui travaillent à terre ne peuvent même pas imaginer les difficultés auxquelles on doit faire face dans un tel environnement. Ainsi, alors que que les gens sont au travail à terre dans leurs bureaux les plus confortables avec les environnements les plus luxueux, en mer les gens travaillent même s’ils sont malades et les conditions météo franchement hostiles, veillant à ce que les entreprises du monde entier ne s’arrêtent pas et à ce que ceux qui sont à terre continuent de jouir de leur confort.

 4. Les marins risquent leur vie à cause du piratage et des zones de guerre : 

Selon un rapport, plus de 100.000 marins à un moment ou l’autre traversent ou envisagent de traverser des zones dangereuses parce que infestées par la piraterie. A ce jour, plusieurs navires ont été pris en otage et de nombreux marins ont été gardés en otage par des pirates. Ils ont été torturés, maltraités, et emprisonnés dans des les pires conditions. Aujourd’hui encore, les actes de piraterie ont pas cessé. Des navires continuent à être pris en otage et leurs marins sont toujours pris en otages. Mais en dépit de tous les risques et de la peur, les marins continuent à faire leurs devoirs dans ces zones dangereuses. Les zones piratées coupent l’une des routes maritimes commerciales les plus importantes pour la nourriture, les matières premières, et objets manufacturés. Près de la moitié de l’approvisionnement en pétrole par voie maritime dans le monde passe par ces zones infestées de pirates. Imaginez-vous ce qui se passerait pour l’économie mondiale si les marins refusaient de travailler dans ces endroits ? Vous connaissez déjà la réponse. En outre, si besoin est, les marins naviguent même à travers les zones de guerre et aident les forces navales à livrer la marchandise et les produits là où on en a le plus besoin. Peuvent-ils dire non? Oui ! Mais ils ne le disent jamais, ils ne le diront jamais.

 5. Les marins mettent leur santé en jeu :

Travailler sur les navires n’est pas facile. Visitez un navire et vous comprendrez ce que je veux dire. Les marins sont sujets à plusieurs maladies et symptômes à cause de la nature du travail et des déplacement continus d’un endroit à un autre. En plus des risques physiques comme les maladies et les blessures dues à des accidents, les marins sont également en proie à des problèmes psychologiques tels que le mal du pays, la solitude et la fatigue, une partie intégrante de leur vie en mer. En outre, si quelque chose arrive à bord, il n’y a dans la plupart des cas, aucune possibilité de se tourner vers un médecin et obtenir l’aide d’un spécialiste. Les marins doivent tout gérer eux-mêmes lorsqu’ils sont en mer. Mais peu importe à combien de risques ils doivent faire face en travaillant à bord des bateaux, ils continuent leur travail et affrontent les risques pour leur santé très courageusement en apprenant et en se formant pour les pires urgences médicales. Que feriez-vous si vous vous cassiez les os en travaillant et si vous n’aviez pas un médecin ou un hôpital pour vous assister immédiatement ?
Eh bien, les marins font l’un des métiers les plus dangereux sans avoir de médecin à proximité. Est-il besoin d’une meilleure raison pour les remercier ?

 6. Les marins suivent les lois et règlements les plus contraignants : 

 Avec le nombre croissant de réglementations strictes relatives aux navires dans le monde entier, les marins sont confrontés à de graves difficultés non seulement pour assurer leur propre sécurité, mais aussi pour respecter les règles et règlements de protection de l’environnement et du navire. En outre, chaque pays que le navire visite a ses propre lois et règlements qu’il peut utiliser librement pour faire d’un marin un criminel. La plupart du temps cela se fait dans l’intention d’augmenter les recettes ou de régler des questions politiques. Par le passé, plusieurs marins ont été désignés comme boucs émissaires par des pays qui voulaient absolument prouver quelque chose à d’autres pays. Sous couvert de quoi, les marins ont été emprisonnée pendant des années, torturés et traités de la manière la plus lamentable. Pouvez-vous envisager de vivre chaque jour de votre vie en suivant des lois différentes (parfois extrêmes) sans aucune sorte de réconfort valable pour vous aider au cas où les choses tournent mal? Si vous êtes sur terre, vous pouvez immédiatement appeler votre avocat ou au moins connaître la bonne personne à qui en parler, mais les marins n’ont pas cette possibilité. Ils travaillent à travers les plus difficiles obligations juridiques à leurs propres risques, en livrant leur cargaison dans le monde entier.

 7. Les marins travaillent des journées entières dans la monotonie :

 Parcourir la haute mer dans tous ces lieux aux noms exotiques revêtu d’uniformes glamour semble romantique à beaucoup de gens. Mais la plupart ne savent rien sur le travail acharné de chaque jour et chaque nuit que doivent fournie les marins afin de faire fonctionner ces navires et leurs machineries. Les navires de tous les marins qui naviguent depuis quelques années doivent être allés dans les plus beaux endroits du monde comme New York, Hong Kong, Tokyo, etc…, mais pour la majorité des gens de mer, tous ces beaux endroits ont le visage du local du moteur du navire ou de son pont supérieur. Il est révolu le temps où les gens de mer ont eu le luxe de séjours prolongés dans les ports. Aujourd’hui, un navire est chargé et déchargé dans au maximum 24 heures, ce qui ne leur laisse pas d’autre choix que de rester à bord. En outre, le port signifie du travail supplémentaire, ce qui implique parfois de travailler en continu pendant 18 heures d’affilée. Avec l’augmentation des menaces terroristes, la plupart des pays n’autorise même pas la permission à terre des marins aujourd’hui, ne leur laissant d’autre choix que de rester à bord. Aimeriez-vous qu’on vous fasse travailler pendant plusieurs jours et ensuite vous interdise de sortir du bureau ? Bien sûr que non. Mais les marins sont heureux de travailler dans ces conditions et avec ces délais, non pas parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, mais parce qu’ils savent l’importance de leur travail et de la livraison des marchandises à temps.

 8. Les marins ne bénéficient pas des droits fondamentaux des travailleurs : 

 La majorité des marins naviguent sans polices d’assurance ou de retraite corrects – quelques-uns des droits de base que tous les professionnels travaillant à terre obtiennent. Beaucoup de compagnies maritimes ne disposent pas d’un régime de retraite dans leur contrat, même si les marins voudraient cotiser. En outre, les marins de plusieurs pays (notamment asiatiques) n’ont même pas accès à des soins médicaux décents ou à un système d’assurance, que ce soit en mer ou en congé. Compte tenu du fait qu’une personne qui travaille sur terre à n’importe quel niveau a tous les droits fondamentaux des travailleurs, il est surprenant de voir que les marins continuent de travailler dans une telle situation peu favorable. Il y a eu des cas par le passé où les marins ont dû supplier littéralement afin de recevoir une indemnisation pour les dépenses et les traitements médicaux consécutifs à les blessures qu’ils avaient reçues à bord. Bien que les marins sachent qu’ils méritent tous ces droits et beaucoup plus encore, et qu’ils ne les ont pas, le travail à bord des navires n’arrête pas. Ils continuent à exercer leurs fonctions avec la même conscience professionnelle.

 9. Les marins courent un grand risque de criminalisation et d’abandon dans l’exercice de leurs fonctions : 

Selon l’ITF, les gens de mer font partie du groupe le plus exploité et abusé des travailleurs dans le monde. Ils font face à l’exploitation, les abus et la corruption à très grande échelle. Beaucoup de marins ont été criminalisés, abandonnés et non payés par leurs compagnies de navigation, surtout en période de difficultés financières. Plusieurs d’entre eux se sont retrouvés abandonnés dans un port sans argent, sans provisions et sans aucun moyen de rentrer chez eux. Dans certains types d’accidents maritimes, en particulier ceux qui impliquent la pollution, les marins sont très vulnérables en raison de manœuvres déloyales et du poids des attentes de la population locale et du gouvernement. Dans le passé, les gens de mer ont été accusés à tort et condamnés sans avoir eu un procès en bonne et due forme ni l’aide de leur propre gouvernement et/ou de leur compagnie maritime. Le nombre de tels accidents est en train de croître en raison de l’augmentation du nombre de lois rigoureuses dans le monde entier. En dépit d’une aussi grande injustice et d’un aussi mauvais traitements, les marins s’acquittent de leurs tâches à bord de bateaux qui naviguent dans les eux côtières de pays dotés des lois les plus inhumaines. N’est-il pas injuste de les voir placés dans ces situations alors que tout ce qu’ils font, ils le font dans l’exercice de leurs fonctions ? Peu importe si l’erreur n’était pas grande, les marins doivent toujours payer le prix fort. 

10. Les marins vivent dans des conditions d’hébergement sommaires et avec des moyens de communication limités :

 Alors que les gens sur terre ont la possibilité d’appeler leurs proches comme et quand ils le veulent, les gens de mer doivent souvent attendre de toucher terre pour trouver un moyen de communication correct. (En outre, rien ne garantit que chaque port sera équipé dudit moyen de communication). Encore aujourd’hui, la plupart des marins n’ont pas de moyen de communication correct. Ce n’est pas tout, il y en a beaucoup qui vivent dans de cabines de qualité médiocre avec un lit pas propre et des moisissures sur les parois. De plus beaucoup se plaignent de la mauvaise qualité et de la quantité insuffisante de la nourriture. Pour ceux qui font de longs voyages, les fruits pourris et les viandes périmées sont le lot quotidien. Bien que les règlements concernant la qualité des aliments et les conditions de vie se soient améliorés, c’est bien souvent que les marins n’ont même pas un repas décent par jour. Aussi dur que cela puisse paraître, les gens de mer doivent non seulement vivre dans ces conditions, mais aussi continuer à faire leur travail à bord des navires. Avant tout, tous les marins méritent bien au minimum un logement décent et de la nourriture, compte tenu de la vie de solitude et des épreuves qu’ils vivent sur les navires.

Les gens de mer sont souvent considérés comme des personnes heureuses et vernies, qui sont arborent toujours un large sourire à bord comme à terre. Mais ils sont beaucoup plus que ça. Ils font probablement partie de ces très rares personnes dans le monde qui comprennent la vraie valeur de la famille et du travail. Avec le genre de difficultés qu’ils rencontrent en mer, les marins savent très bien comment tirer le meilleur parti de leur temps libre et en profiter au maximum. Même si ils sont conscients de l’importance de leur travail, ils ne se montent pas la tête avec ça. Ils continuent leur travail, même si le monde, les gouvernements et les entreprises continuent de les ignorer; car ils savent que leur temps, et sur le bateau et sur terre, est limité et ils choisissent de tirer le meilleur parti des deux.

 Nous à Marine Insight, demandons aux peuples du monde entier d’adresser un «MERCI» spécial à tous les marins pour l’énorme travail qu’ils font. 

 Partagez cet article avec autant de personnes que possible – tout ce que les marins désirent est un peu de respect et de reconnaissance de leur travail. 

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Blog ITF Seafarers

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La CONCORDIA, une affaire nationale – Pages 26-30

Page 26

Conférence de presse du 13 juillet 2014


Gianluca GILLETTI – Ministre de l’Environnement
Je crois que nous avons là tous les éléments pour nous enorgueillir d’être italiens et permettez-moi de remercier aussi M. THAMM et COSTA pour la disponibilité dont ils ont fait preuve.

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Giovanna BOURSIER
Vous avez remercié COSTA. Alors, je me demande : mais qui doit payer ?

Gianluca GIALLETTI – Ministre de l’Environnement
Non, je ne sais pas si j’ai remercié COSTA. Maintenant, je ne me souviens plus des mots exacts dans ma tête.

Giovanna BOURSIER
Vous avez remercié COSTA.

Gianluca GIALLETTI – Ministre de l’Environnement
Dans ma tête, j’ai une autre phrase, cependant, il est possible que j’en aie dit une autre.
Je vais vous dire ce que je pense : selon moi, COSTA est à l’origine du désastre, nous allons voir ce qu’il en est des responsabilités de chacun dans ce cas à la fin du procès.
Ce qu’ils ont fait après, il l’ont fait avec sérieux, point-barre.

Giovanna BOURSIER
Mais ils n’avaient pas tellement le choix en quelque sorte, s’ils voulaient que les gens reviennent sur leurs bateaux. Ou bien, en quelque sorte …

Gianluca GIALLETTI – Ministre de l’Environnement
Ils n’avaient pas trop le choix, mais je rencontre tellement de gens dans ma vie quotidienne, pas seulement politique, qui même s’ils n’ont pas le choix réussissent à faire ce qu’ils ne devraient pas.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Au GIGLIO, l’épave est devenue une grande attraction touristique.

Et puis, avec les 500 travailleurs du chantier, ça fait que les bars, les restaurants et les hôtels sont pleins en permanence.

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Le barman
J’ai réussi à me faire livrer pour eux du bacon, les sauces qu’ils sont habitués à manger.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Cet hôtel est le quartier général de TITAN MICOPERI, complet depuis plus de deux ans.

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Giovanna BOURSIER
Vous avez gagné le gros lot avec cette histoire. Ils vous rapportent combien ?

VINCENT
Alors là, combien ils me rapportent, c’est une chose que je ne saurais pas vous dire.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Pendant que les touristes la photographient et que les ingénieurs travaillent à la refaire flotter, PIOMBINO et GÊNES se disputent le démantèlement du butin.

En mars 2013, le gouvernement MONTI décide : la CONCORDIA ira à PIOMBINO.

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Enrico ROSSI, président de la région TOSCANE
Quand il y a un port dans le voisinage, la première des choses à faire est d’amener le navire dans ce port le plus proche.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Pour aménager le port de PIOMBINO, la région TOSCANE lui a fait une dotation de 40 millions d’euros.

C’était une opportunité pour les aciéries en crise depuis des années.

Mais la décision finale sera différente, en juillet la ferraille sera remorquée jusqu’à GÊNES.

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Giovanna BOURSIER
Pourquoi a-t-on changé d’avis ?

Enrico ROSSI, président de la région TOSCANE
Parce qu’on s’est dit que ce ne devait pas être le gouvernement qui décide, mais COSTA CROISIÈRES qui allait tout payer.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

A GÊNES, elle arrive dans un bassin où on la vide et on emmène les ordinateurs, les lits et les divans ailleurs. Elle ne peut pas y être amarrée car il est trop peu profond.

Ensuite on la transfère dans un autre bassin.

On commence à la démonter et on finira le travail dans un autre bassin encore.

Alors qu’à PIOMBINO où les travaux sont en train de se terminer, on aurait tout pu faire dans le même nouveau bassin.

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Maria SARGENTINI – présidente de l’ Observatoire de la COSTA CONCORDIA
Nous avons avons demandé à COSTA d’expliquer pourquoi ils ne voulaient pas de PIOMBINO, ils ont envoyé un rapport disant selon nous, et nous l’avions également remarqué, qu’ils ne se rendaient pas compte de tout l’ensemble de tous les éléments qui devaient entrer en jeu parce qu’il ne s’agissait pas d’y emmener un bateau ordinaire.

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Giovanna BOURSIER
C’est le navire lui-même qui est la cause du refus ?

Maria SARGENTINI – présidente de l’ Observatoire de la COSTA CONCORDIA
C’est le navire lui-même qui est la cause du refus.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

A la fin, ce sera le gouvernement qui prendra la décision.

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Conférence de presse du 30/10/2014


Matteo RENZI – Président du CONSEIL
Le Conseil des Ministres a approuvé le projet de démantèlement du navire à GÊNES.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Elle part le matin du 23 juillet …

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Giovanna BOURSIER
Êtes-vous prêt ?


Nick SLOANE
– senior salvage master pour le projet CONCORDIA
Ouais, nous sommes prêts.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

Nick SLOANE doit conduire le convoi jusqu’à GÊNES.

Autour de la CONCORDIA, 4 remorqueurs, 10 navires de soutien, et un avion de l’Armée.

Et le navire s’ébranle …

Page 28

Il arrive à GÊNES au bout de 4 jours sans qu’il y ait eu de pollution quelconque.

Et avec elle, arrive le travail.

A GÊNES, le consortium choisi par COSTA pour démanteler l’épave est SAIPEM – SAN GIORGIO et SAN GIORGIO est depuis longtemps l’un des fournisseurs de FINCANTIERI et de COSTA.

SAN GIORGIO est une société filiale de MARIOTTI qui est elle-même filiale de FINCANTIERI et MARIOTTI est l’une des 50 entreprises à qui SAN GIORGIO confiera une partie des travaux.

Voilà la liste …


Giovanna BOURSIER
Il y en a d’autres qui sont à vous dans cette liste ?

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Je ne sais pas.

Giovanna BOURSIER
Je m’y attendais ! Cela dit, il n’est pas possible que vous ne sachiez pas …

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Je l’ignore. Mais ce n’est pas que …

Giovanna BOURSIER
Excusez-moi, mais je vous donne la liste des entreprises.

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Pour voir.

Giovanna BOURSIER
C’est vous qui l’avez faite, mais je vous la montre, ainsi nous pourrons la reprendre ensemble …

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Il se peut qu’il y ait des partenaires à nous.

Giovanna BOURSIER
Pour finir ?

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
MARIOTTI, SCORZA, ORTEC, IVALDI GENERALI et je n’en voit pas d’autre.

Giovanna BOURSIER
Eh, il y en a 4 ou 5.

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Oui.

Giovanna BOURSIER
Alors, COSTA est à GÊNES, vous êtes à GÊNES et toutes ces … entreprises qui sont déjà des fournisseurs de COSTA.

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Oui.

Giovanna BOURSIER
Tous associés entre eux, associés de FINCANTIERI.
C’est pour ça que le navire est allé à GÊNES, c’est parce que vous y êtes.

Page 29
Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Notre compétence

Giovanna BOURSIER
Votre compétence mais aussi, comment dire ? vos connaissances.

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
COSTA a toujours été un client de SAN GIORGIO donc ils nous connaissent, il n’y a pas de doute.

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Giovanna BOURSIER en voix-off

RENZI décide GÊNES le 30 juin, mais SAN GIORGIO demande les autorisations pour les 50 entreprises le 20 février !

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Giovanna BOURSIER
Alors il vient à l’esprit que vous le saviez déjà, que COSTA vous avait déjà contacté pour ce démantèlement … non ?

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Absolument pas.

Giovanna BOURSIER
En somme, vous avez pris une grosse avance sur le calendrier ?

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Pas mal, nous avons essayé d’être prêts au cas où, ça oui.

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Giovanna BOURSIER en voix off

La commande totale est de 78 millions et maintenant, le consortium vient d’acheter l’épave pour 1 euro.

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Giovanna BOURSIER
En vérité, vous ne l’avez pas payée, c’est COSTA qui vous a payé pour la prendre ?


Ferdinand GARRE
– Président de Port SAN GIORGIO
Pour l’acheter, oui, c’est une chose un peu inhabituelle, mais c’est comme ça …

Giovanna BOURSIER
COSTA vous a donné 78 millions, prenez cette CONCORDIA et …

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Exact.

Giovanna BOURSIER
Et faites-en de la charpie.

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
Démolissez-là, oui, c’est en substance le contenu du contrat.

Giovanna BOURSIER
Il y aura également la recette du recyclage. Combien valent environ 50 000 tonnes d’acier ?

Ferdinand GARRE – Président de Port SAN GIORGIO
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Avec la valeur actuelle du marché, la tonne d’acier est à plus ou moins environ 250 dollars, euros pardon.

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Giovanna BOURSIER en voix off
Ça fait quasiment 12 millions.

A GÊNES, pour fêter la CONCORDIA, le premier Ministre RENZI est venu, avec l’écharpe tricolore, ainsi que les ministres de l’Environnement et de la Défense. Tous en tenue de cérémonie avec la Protection Civile et COSTA au grand complet.

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GÊNES, le 30 juillet 2014

Matteo RENZI
 
Nous devons remercier ceux qui ont travaillé ces deux dernières années pour réaliser une chose qui semblait impossible. C’est COSTA que je veux ici saluer et remercier.

Si l’erreur de quelqu’un peut causer un dommage énorme, il est non moins vrai qu’une communauté de femmes et d’hommes intelligents, capables et pleins de qualités peut donner et faire ressusciter au moins l’espoir. 

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Giovanna BOURSIER en voix off

Une grande opération nationale reposant sur l’ingénierie italienne de pointe.

Mais jusqu’à présent, au gouvernement, personne n’a pensé à faire interdire complètement les inchinos.

A VENISE, les grands navires de croisière passent tous les jours devant la Place Saint MARC en étant à 100 m du rivage.

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Milena GABANELLI en studio

Bref, on fait des règles pour interdire le passage de ces villes flottantes dans VENISE, mais ensuite on accorde des dérogations, tant et si bien que nous les y voyons tous les jours.

En même temps, d’un jour à l’autre, on va commencer à démolir l’épave de la CONCORDIA à GÊNES.

Elle est rentrée chez elle, car elle est née à GÊNES chez FINCANTIERI et va mourir de la main des fournisseurs de FINCANTIERI qui vont savoir faire de la charpie de ses défauts de construction, si elle en avait.

Ce qui est certain, c’est que la question de la sécurité maritime a été complètement éclipsée par cette grande opération médiatique, et que ça convient à tout le monde.
Pour le gouvernement car elle a donné du travail en raison du redressement, du transport et des travaux de démantèlement et au besoin de justice, car on tient un coupable.
Et il est tellement indéfendable pour les médias eux-mêmes, qu’on pourrait bien lui attribuer même ce qui n’est peut-être pas de sa faute.

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