Monique-Mauve

Avatar de Inconnu

"C'était impossible, mais l'idiot ne le savait pas et il l'a fait."

Page d'accueil: https://moniquemauve.wordpress.com

La vérité submergée

La presse italienne annonce la parution – enfin ! – du livre écrit à 4 mains par le Commandant SCHETTINO, la seule personne qui, de par son métier et son exercice sur le paquebot, a vraissemblablement depuis longtemps compris le pourquoi de l’accident qui l’a amené à se présenter en tant qu’accusé de tous les maux possibles et imaginables par la soi-disant « opinion publique » devant un tribunal.

La personne qui lui a tenu le stylo est Madame Vittoriana ABATE, journaliste d’investigation à la RAI. Elle y avait longuement interviewé le Commandant dans le cadre de l’émission Porta à Porta (en italien).

L’éditeur est Grauseditore de NAPLES.

Le livre, de 600 pages, paraîtra en librairie en italien, français et autres langues de passagers concernés. Il ne coûtera qu’une petite vingtaine d’euros.

De cette publication, Francesco SCHETTINO a dit :

“…Agli insulti che ho subìto in quest’aula di Tribunale, vorrei rispondere con una preghiera che sono certo sia condivisa da tutte le persone presenti qui oggi. Una preghiera che rivolgo tutti i giorni di questa mia non vita alle persone che non ci sono più, le vittime di questo maledetto incidente. Sono queste le ultime frasi di quella dichiarazione spontanea interrotta, parole che la commozione mi ha impedito di riferire pubblicamente in questi tre anni”.

« … Je voudrais répondre aux insultes qui m’ont été faites dans l’enceinte du tribunal par une prière dont je suis certain qu’elle sera partagée par toutes les personnes qui sont présentes aujourd’hui ici. Une prière que je renouvelle aux personnes  qui ne sont plus chaque jour de ma non-vie actuelle, les victimes de cet accident meurtrier. Ce sont les dernières phrases de ma déclaration spontanée inachevée, des paroles que l’émotion m’a empêché de prononcer publiquement au cours de ces trois dernières années ».

Le souriceau se souvient de ce qui s’est passé lors de la toute première interview quand a pris fin l’assignation à résidence, il y a un peu plus deux ans, alors que la présentatrice essayait de faire parler le Commandant qui a lui-même une fille de la petite DAYANA. Comme plus récemment au tribunal, alors, cet homme doux s’est mis à pleurer en silence en faisant signe « non, je ne peux pas ».L’enregistrement s’était alors interrompu.

Au cours des 600 pages du livre, nous allons connaître l’histoire du commandant, sa vie, son expérience professionnelle, ses souvenirs d’avant et après la nuit tragique

Qui est l’homme accusé d’avoir sabordé la CONCORDIA ? trente ans en mer.  

Des anecdotes, des souvenirs, des témoignages qui n’avaient pas été rendus publics

Tout ce qui n’avait pas été dit, tout ce qui n’a pas été compris au sujet du naufrage de la COSTA CONCORDIA.

Tout ce qui a été submergé par un tsunami médiatique à deux balles.

, , , ,

Poster un commentaire

Dans vos kiosques depuis le 28 mai

le numéro spécial de Ouest-France et Le marin : 

La saga des paquebots géants
100 pages d’Histoire :
  • d’où vient la croisière,
  • son évolution au cours du temps,
  • les paquebots célèbres et leur fin de vie,
  • les passagers célèbres des premiers temps,
  • les artistes qu’elle a employés pour l’ornement interne des paquebots
  • les peintres qu’elle a inspirés,
  • les chantiers capables de construire les bateaux de plus en plus géants, un exemple au hasard : SAINT NAZAIRE
  • les ports capables de les accueillir, un exemple au hasard : MARSEILLE
Bon, je suis chauvine, comme vous l’avez peut-être remarqué, mais l’industrie de la croisière et toutes celles qui en dépendent ont en fait un caractère mondial.
Une lecture et des photos pour rêver voyages, tourisme, animations en ces temps de pré-vacances, ou bien construction navale, aides à la navigation toujours plus sophistiquées, et la mer, les mers, les intempéries inévitables, la nature dont la puissance est telle qu’elle gagnera toujours sur les hommes insuffisamment préparés à l’affronter.

Disponible dans tous les kiosques et librairies bien achalandés ainsi que dans les boutiques-web des deux éditoriaux dont les journalistes se sont réunis pour produire le fascicule et dont vous voudrez bien trouver les liens ci-dessous :

http://boutique.ouestfrance.fr/la-saga-des-paquebots-geants-ouest-france,fr,4,HS15_sagadespaquebots.cfm#.VW2QvkbGG3s

http://www.marines-editions.fr/edtions-ouest-france,fr,3,96.cfm

, ,

2 Commentaires

Le jardin de personne

Pour l’atelier de l’écriture de Caro
Consignes de l’Atelier N°4
1°/  Thème : le jardin
2°/  Mots à utiliser : baignoire, broussaille, charentaisedéserté, épouvantail, fanfaron, houe, lessiveuse, plumet, rouge, savoureux(euse), rocaille.
3°/  Je vous laisse jusqu’au samedi 14 juin pour le réaliser
Il procrastinait dans une vieille lessiveuse pleine d’une savoureuse eau de pluie, loin des pollutions de la ville. Autour de lui, les fleurs sauvages, bien nourries, prospéraient. Sortant de sa baignoire improvisée, il se secoua, puis alla fignoler son séchage en se frottant à une charentaise qui gisait providentiellement là, dans la décharge isolée. Le plumet de son crâne, que son bec semblait avoir déserté depuis sa naissance, lui donna l’air d’un épouvantail. Que dis-je sa huppe ? tout l’oiseau était en broussaille ! Rouge de confusion, il corrigea longuement le désastre du bec, sauta sur une houe, s’admira dans son soc d’acier brillant (pourquoi donc l’avait-on jetée ?)  et de là, il s’en alla faire le fanfaron auprès des belles de la rocaille.

4 Commentaires

Frivolité – peut-être

Il y a quelques temps déjà, j’avais essayé ici de représenter un ouvrage en frivolité par son schéma normalisé que tout le monde puisse comprendre d’un coup d’oeil.
Cela m’avait valu une gentille mise en boite des garçons de mon réseau d’alors à cause du nom de cette dentelle, mais le schéma n’était pas satisfaisant.

Un espoir avec le logiciel Kaleidoo pour ANDROID :

une couleur différente par rang, des nœuds JOSÉPHINE en bordure, je pense que ce modèle est faisable aux navettes, ne maîtrisant pas suffisamment l’aiguille et le crochet à frivolité pour débroussailler la chose. 

ATTENTION : le nombre de points entre deux picots ne correspond à rien, contrairement à mes habitudes.

Il est nécessaire de réaliser le modèle pour être sûre qu’il est faisable d’abord, et ensuite pour compléter le schéma par les nombres de nœuds entre deux picots pour que le petit napperon soit facilement reproductible par quiconque le souhaiterait.

A suivre donc

,

2 Commentaires

Le passage des consignes

Le livre – en italien pour le moment – d’Angela CIPRIANO et Guido FIORINI

 LES VOIX DE LA CONCORDIA

les protagonistes confient leur douleur, racontent leurs souvenirs, mettent des mots sur leur ressenti, dans une commune recherche de vérité

est arrivé dans ma boite aux lettres, j’avais pu le commander en passant par amazon.it

Naturellement, je lis le récit de l’accident en premier et une chose me frappe : la façon dont le commandement a été pris et a été abandonné peu avant le choc. 

Rappelez-vous, AMBROSIO était aux commandes et dirigeait la CONCORDIA droit sur l’ile du GIGLIO sous l’aile bienveillante de l’officier CORONICA et via les mains du timonier Jacob RUSLI BIN en venant de l' »autoroute maritime » qui longe le promontoire de l’ARGENTARIO et que les médias ont fait exprès de confondre avec « la route normale qu’aurait du suivre la CONCORDIA » quand la moulinette médiatique avait commencé à tourner. Les grands patrons, depuis la terre, avaient voulu un inchino au GIGLIO, on allait faire l’inchino, ce n’était pas la première fois, c’était normal, presque la routine.

Pour prendre le commandement, SCHETTINO, dans ce cas de figure, devait prononcer texto la phrase : « Master take the conn ». C’est une phrase quasi-sacrée. On ne la change pas. C’est quasi-militaire. Ça doit déclencher un réflexe conditionné chez l’autre. Pour vous donner une idée, c’est comme « bonjour » quand on entre, « au revoir » quand on s’en va, « merci » quand vous recevez un cadeau. Là c’est « Master takes the conn ». En anglais. Point-barre. Il n’y a pas à comprendre, il n’y a qu’à apprendre. L’autre, AMBROSIO donc, tant que la phrase magique n’a pas été prononcée est le chef de la passerelle. Une chose qui n’est pas négociable non plus. Il continue à donner les ordres et ne se déconcentre pas. Il a plus de 4000 âmes sur les épaules, y compris la sienne.

Or qu’est-ce que je lis ensuite ? comment AMBROSIO a-t-il vécu le dernier passage des consignes à bord de la CONCORDIA ? D’abors il s’est estimé relevé de son boulot et probablement de ses responsabilités avec parce que le Commandant le plus ancien dans le grade le plus élevé qui était là, au téléphone, lui a fait signe de la main, la paume ouverte vers lui, c’est « stop ». Comme nous à la maison aux enfants qui parlent plus fort que le téléphone « deux minutes », comme mon patron prévenait ses secrétaires sans un mot de ne-pas-le-déranger-et-de-repartir-de-son-bureau-en-silence-en-refermant-la-porte-derrière-soi. Une convention de fonctionnement qui s’était tacitement mise en place, nous étions toutes adultes.

A partir de là, le jour où il a témoigné à GROSSETO, AMBROSIO cafouille. La phrase magique n’a toujours pas été prononcée par le seul qui avait le droit de la prononcer, le  Master lui-même.

Et pour se justifier il utilise, pour énoncer des mesures, un vocabulaire qui n’a rien de mathématique : « J’ai eu le sentiment que le navire allait trop vite, mais je n’ai rien dit » c’est le plus clair de l’histoire.
Quel sentiment ? dans sa position, il avait la valeur exacte de la vitesse à chaque instant !

Je parle de sa position devant les plans de travail. Il est de quart, responsable en chef, c’est-à dire placé sur la passerelle à un endroit où il a la vue sur tous les cadrans qui lui sont nécessaires pour avoir les données de vitesse et position, à portée de la main et de l’oreille le téléphone vers la salle des machines. Et Monsieur ne dit rien !

A haute et intelligible voix, devant tout le monde, il a commencé à donner des ordres, répétés par les deux autres de quart, pour prendre un tournant qu’il n’a finalement pas encore pris. Et Monsieur ne dit rien !

La CONCORDIA n’est pas là où elle devrait être, elle va plus vite que prévu, dit-il à la Cour, donc elle est plus proche de la falaise que ce que le Commandant SCHETTINO ne le croit. Et là, en passerelle, au moment de la quitter pour regagner sa cabine, tranquillou Monsieur ne dit toujours rien !

Monsieur suppose peut-être que le Commandant SCHETTINO a une boule de cristal intégrée dans le cerveau ?

« Je ne voulais pas m’opposer à lui à ce moment-là », dira-t-il aussi. « Je ne voulais pas me mutiner« .
C’est la plus belle : AMBROSIO passe à son chef en pleine nuit noire un bateau dont il sait qu’il va vite – pour un mastodonte qui a encore un virage dans l’eau à faire*, ce que lui sait aussi, pas SCHETTINO – droit vers une falaise de roches sans lui dire où ils sont, sans lui dire qu’ils n’ont pas tourné et tout ça pour éviter je ne sais quelle distraction probablement aux passagers invités et parce qu’il ne veut pas faire, discrètement mais fermement, son boulot. A part ça, il ne s’est pas mutiné, non, il l’a envoyé s’écraser sur un mur !

Et comment le Commandant qui commandait la CONCORDIA a-t-il vévu ce dernier passage de … aucun renseignement crucial … à bord de son navire ?

Le moment où, concrètement, les choses ne se sont plus passées normalement est page 22 et 23.
Chronologiquement :

  • AMBROSIO faisant fonction de patron passe à SCHETTINO des informations d’une vacuité coupable, vu la suite des évènements
  • la phrase magique est prononcée « Master takes the conn » SCHETTINO fait fonction de patron, il croit être sur la route qu’il demandée, à l’endroit où il a prévu jouer son propre rôle pour les invités non payants
  • il navigue à vue, à la distance de la côte du GIGLIO où il se croit, 1/2 mille marin, c’est déjà plus sûr que les radars que d’ailleurs il a un « team d’officiers » pour surveiller pour lui – en principe
  • il ne prend pas lui-même le timon en main, du poste de vigie où il se trouve tout contre les vitres, dans le passage devant la rangée de plans de travail – et que AMBROSIO avait laissé vacant en demandant à RUSLI BIN de le quitter pour passer au timon juste avant de couper ou lui faire couper le pilotage automatique – SCHETTINO se trouve à environ 1 m dudit timon, comme nous l’avons tous vu sur la vidéo dans l’éclairage sombre et rouge de la passerelle post-accident au SCOLE
 un peu comme ici, en plein jour, sur une photo ancienne

6 minutes plus tard seulement, c’est le choc, à 30 km/h du paquebot géant sur l’écueil affleurant du SCOLE (non signalé sur la carte – où il aurait occupé 1 pixel).
Bref pas un des trois dont c’était le boulot de le savoir et de le lui dire ne lui a fait savoir qu’il y avait un os quelque part, une panne, un changement, un écueil affleurant tout près, trop près, une source d’emmerdements s’il n’en tenait pas compte.

Heureusement, il est de la vieille école, il réalise, il prend les mesures qui auraient évité le choc.
Mais la manoeuvre d’évitement est bâclée par le timonnier qui confond sa droite et sa gauche, AMBROSIO qui ne l’aide pas beaucoup à comprendre ce qu’il doit faire en n’arrêtant pas de contredire celui qui donne à présent les ordres et leur ange gardien muette qui n’aide pas du tout.  Il ne restait que 6 minutes pour éviter une catastrophe, pour cette bande d’ahuris c’était insuffisant.

Au procès-spectacle, Angela CIPRIANO prenait des notes que Guido FIORINI, rédacteur en chef à l’agence du journal Il MATTINO de la même ville, l’aiderait ultérieurement à mettre en forme pour en faire ce livre.
Elle entendait l’avocat de CODACONS, maître LEUZZI, scié, demander carrément à ce même AMBROSIO s’ils avaient mijoté un suicide collectif ou quoi, lui et les deux arlésiennes du procès, tandis que le procureur LEOPIZZI le faisait vite taire. 

Feuilleton ! délire ! pourquoi pas ? mais alors, qu’est – ce qui pouvait bien avoir poussé ces trois personnes si différentes à vouloir mourir ensemble en Méditerranée le soir du 13 janvier 2012 en entrainant avec eux plus de 4000 personnes qui ne leur avaient rien fait à part être leur gagne-pain ? Tiens, ça rappelle un récent accident d’avion regrettablement médiatisé lui aussi !

Rappel et résumé du souriceau : « J’y crois pas moi-même ! Ils ne m’ont rien dit ! Ça fait trois ans que je le répète ! » – presque – a dit le Commandant SCHETTINO à la barre. 

Note Du Souriceau : ceci est une réaction à la lecture, pas une traduction. Les auteurs sont en train de chercher à faire traduire les quelque 250 pages en français en Italie.

* ce qui est normal d’ailleurs. Pour que les passagers soient moins secoués lors du virage d’une cinquantaine de degrés, il faut aller assez vite. Paradoxal ? ça se passe dans l’eau, pas sur route, la Mécanique en est toute changée.

, , , , , ,

2 Commentaires