alors qu’il se situe en plein milieu ?
Cet été, à ISCHIA, il semblait confiant que non.
Aujourd’hui, après les fines plaisanteries de ses avocats avec une émission de télé-réalité dont le thème central est – délicatement – la survie de naufragés sur une ile déserte et leurs inouïes conséquences juridiques, le ton est autre :
Procès CONCORDIA, SCHETTINO : « Je vais être le seul à payer. Je n’attends plus de pardon de personne. »
La version de l’ex-commandant du paquebot naufragé le 13 janvier 2012 : « Je me suis excusé en privé auprès des familles des victimes.
L’ile des People ? Je voulais une offre écrite pour pouvoir la montrer et la déchirer ensuite »
une interview de Marco IMARISIO
traduction libre du souriceau français pour ce qui est de l’introduction et d’une présentation du dernier épisode de la saga médiatique de la CONCORDIA
« L’ile des People, non. Ne m’en parlez pas. Moi danser et chanter sur l’ile des People, non.
Je ne la mérite pas celle-là. ».
L’homme qui parle a quelques autres préoccupations des plus lourdes à l’esprit, à commencer par sa récente condamnation à 16 ans de prison, après un naufrage rendu célèbre s’ajoutant à 32 morts depuis cette nuit-là, lorsque, globalement, la CONCORDIA heurta les rochers devant l’ile du GIGLIO.
En fait, il semble que ce dernier épisode de la saga SCHETTINO ait commencé là, au sujet de « l’ile des People ».
Celui qui est à l’origine de la fine plaisanterie de La Hyène, une fausse transaction avec un soi-disant émissaire du désormais ex-commandant dans son pays pour une participation de Francesco SCHETTINO en personne au KOH-LANTA italien avec d’autres naufragés plus ou moins choisis parmi des gens connus du grand public, qui parlait derrière un pixelage qui lui cachait le visage, fut ensuite dépixelé sur toute la vidéo !
Il n’est autre que Francesco PEPE, le fils de son ex-avocat Domenico PEPE. L’initiative du jeune avocat stagiaire a valu à Francesco SCHETTINO, une nouvelle demande d’arrestation par mesure de précaution formulée par le Parquet de GROSSETO auprès du Parquet de FLORENCE, qui va s’occuper du second round du Procès Pénal, à la mode italienne qui en compte systématiquement trois.
Au cas où il irait, ce qui serait de la muflerie la pire qui se puisse imaginer envers tout de même les familles de ceux qui ne sont pas revenus
au cas où il y gagnerait des sous, ah ! les sous ! que de crimes ne commet-on pas en leur nom ! bande de jaloux, il faut bien qu’il mange puisque vous lui avez fait retirer le « permis » !
au cas où la télé italienne lui verserait lesdits sous, gentiment, sur un compte à l’étranger, le BRÉSIL – pourquoi pas – suspicion sur picaillons, tout le monde est debout, prêt à le prendre en course.
Ça a l’air rigolo, comme ça, vu de l’extérieur et aussi un peu parce que ce mélange d’informations absurdes et de réactions judiciaires … mmmmm … ben si, c’est tellement gros que c’est rigolo, vu de FRANCE où les magistrats ne participent pas aux émissions de variétés en plein milieu des enquêtes et jugements.
Là où ça l’est peut-être moins, et je suis même sûre que ce ne l’est plus du tout, c’est quand on est à la place d’honneur de ce sinistre divertissement public depuis trois années.
Qu’on risque toujours d’aller dormir sur la paille humide des cachots pendant un temps qui reste indéterminé avant le jugement final – si, me souviens d’avoir entendu parler de cafards il y a quelques temps dans les prisons françaises qui ont besoin de MAINTENANCE à défaut de paille humide.
Et ce pour avoir accepté de porter bizarrement un titre imposant.
« Commandant de navire géant à passagers, tu passeras l’essentiel de ton temps à être ostensiblement la star de ce bateau. »
« Les manœuvres ? « »t’occupe, on a embauché c’qu’il faut. »
Pour faire plus court : » Sois beau et tais toi. Prends ta paye et écrase ».
Je ne sais pas où le journaliste avait coincé le Commandant SCHETTINO pour lui extorquer les quelques mots qui suivent, mais apparemment il venait de claquer une porte au nez de quelqu’un.
« Je m’en vais, parce que quand quelqu’un est désespéré, il ne lui reste plus que sa dignité.
Depuis cette nuit-là jusqu’à aujourd’hui, j’ai été trahi par beaucoup de gens, à commencer par ceux qui devaient me défendre, jamais par ma dignité.
Je regarde depuis des jours et des jours dans les émissions de l’après-midi à une tentative de massacre, pour une chose que je n’ai jamais seulement pensé à faire.
Et malgré mes démentis, pour continuer à avoir de l’audience, on continue à présenter une version complètement tordue d’une histoire qui est au contraire bien claire et s’appuie sur des documents.
Une chose sans pitié, vicieuse, fausse ».
Monsieur SCHETTINO, mais cette histoire est-elle vraiment si importante après tout ce qui s’est déjà passé ?
« Pour moi elle l’est. Pour ma fille elle l’est.
J’ai tout perdu, laissez-moi au moins ma dignité.
Je voudrais qu’on ne spécule plus sur cette tragédie. »
Vous, sur cette Ile, vous vouliez y aller ou pas ?
« Non !!! Et je ne sais plus comment le dire. En février, alors que le (premier) procès était en cours, mon avocat m’a refait cette proposition, alors que je lui avait déjà répondu par la négative en août ».
Que lui aviez-vous dit ?
« Que c’était quelque chose d’immoral.
Et qu’il me paraissait étrange, alors que nous attendions la sentence, qu’il se préoccupe d’un truc pareil.
Ils s’intéressaient un peu à cette transaction.
J’ai refusé encore une fois.
C’est le fils qui était derrière tout ça ».
Remarquez que Francesco PEPE était toujours présent aux audiences à vos côtés …
« Au départ, je l’ai toléré.
Ensuite il a oublié de venir.
Le père était comme un ami, il disait que c’était pour lui faire faire comme un stage.
Qu’est-ce que je pouvais faire ? J’étais entre leurs mains ».
Il y a eu négociation ?
« Je voulais comprendre pourquoi tant d’insistance.
Un jour, le fils m’appelle, et il me dit qu’ils sont prêts à payer deux millions d’euros.
Je lui ai répondu que je rejetais tout à priori.
J’avais l’intention de refuser publiquement et donc je voulais qu’ils me fassent une proposition écrite, que je puisse montrer avant de la déchirer solennellement ».
Cette fausse offre de La Hyène ne vous est jamais parvenue ?
« Le fils m’a dit qu’ils avaient des problèmes pour la mettre en forme …
Vous avez bien vu Barbara D’URSO ?
On ne tient aucun compte de ce que je dis, n’écoutant que mon soi-disant émissaire, je ne sais à quel titre ».
Calmez-vous : mais vous rendez-vous compte ? La Hyène, Barbara D’URSO …
« Oui, c’est la moulinette médiatique dans laquelle je me trouve maintenant.
Un système qui trouve normal et tout naturel de s’acharner sur celui qui est dans les difficultés et n’a même pas un mégaphone pour se défendre ».
Connaissez(vous le proverbe (italien) « celui qui est la cause de son propre malheur … » ?
« La vraie cause de mon malheur est à chercher dans l’avidité de la nature humaine.
Je l’ai bien cherché dites-vous ?
Mais non, mon ex-avocat a pris la décision de médiatiser mon propre procès, moi j’ai subi« .
Votre avocat n’a pas choisi des journalistes bien féroces …
« Lorsque j’ai vu que père et fils ne pensaient pas à étudier les cartes qu’ils avaient en main mais préféraient paraître avec vous, il était trop tard pour retourner en arrière.
Un représentant de l’accusation leur a même dit : vous n’allez pas dans le sens de l’intérêt de votre client.
Il avait malheureusement raison. »
Pour vous, tout est toujours de la faute des autres ?
« Qui a dit ça ? je voulais seulement que les parts de responsabilité sur ce qui est arrivé cette nuit-là soient équitablement distribuées.
Personne n’a rien compris de ce procès ».
Nous attribuons aussi à la moulinette médiatique votre leçon à LA SAPIENZA ?
« Ce n’était pas une leçon !
Il y avait un psychologue judiciaire qui organisait un séminaire académique sur la perception des personnes qui ont vécu des moments de stress.
J’avais demandé à y aller.
Je m’étais mis à sa disposition.
Il s’agit seulement d’un témoignage ».
Le souriceau croyait que Francesco SCHETTINO y était allé pour commenter une vidéo en 3D sur l’erreur de manœuvre du timonier et seulement cette courte intervention, y aurait-il eu une autre courte prise de parole en commentaire des nombreux témoignages des passagers racontant chacun « son » naufrage ?
Et aussi la soirée mondaine en blanc avec les flûtes de champagne ?
« J’étais allé voir l’éditeur de mon livre qui sortira tôt ou tard.
Il m’a invité, ce n’est pas en soi quelque chose de « mal ».
J’étais alors quelqu’un en attente de jugement, pas un pestiféré.
Tout cela est dégoûtant, indigne d’un Pays civilisé ».
Et les victimes ? Au cours de ces années, vous n’avez jamais eu une parole pour ces 32 êtres humains.
« Je les ai tenues loin de toute ces saloperies.
J’ai voulu en parler le jour de la sentence pour rendre hommage à ces pauvres gens.
J’en ai pris la décision parce que les magistrats m’avaient fait le reproche pendant une audience de ne pas m’être couvert la tête de cendres.
Le seul fait que je n’aie pas réussi à lire jusqu’au bout ce que j’avais préparé peut faire comprendre ce que je ressens en pensant à eux ».
N’était-ce pas un hommage un peu trop tardif ?
« Je n’ai pas voulu utiliser leur douleur pour me rendre plus sympathique.
Ça aurait été un manque de respect.
Certaines choses ne se montrent pas.
J’ai rencontré les parents de quelques victimes, ainsi que je l’ai dit au tribunal.
Il est certain qu’il aurait été plus facile et profitable de dire « je suis désolé » en face d’un microphone.
Mais quelle est l’attitude la plus sérieuse, faire ce qu’on doit faire discrètement ou bien le faire en public afin que ce soit diffusé ensuite pour son profit personnel ?
Et puis il faut bien dire qu’accumuler les excuses publiques ou pleurer devant tout le monde sur les morts de la CONCORDIA ne me permet pas de revenir au 12 janvier 2012 sachant ce que j’ai appris depuis.
Ce n’est malheureusement pas possible. »
Naturellement, vous êtes toujours convaincu d’être la victime d’un complot ?
« Il y a eu des personnes qui ont voulu protéger des intérêts économiques puissants.
Rien n’arrive par hasard.
Le dénigrement général pas plus que le reste.
Pourtant moi, le grand coupable italien, j’ai fait face.
Je ne me suis pas caché.
Pendant trois années.
Et je vais être le seul à payer.
Mais personne ne me le reconnaît ».
Qu’est-ce qu’on devrait reconnaître ? Si je monte sur un navire, je confie ma vie au commandant …
« Ce n’est pas tout à fait comme ça.
Cependant, je prends mes responsabilités.
C’est pour moi un deuil indélébile.
Et je sais que je ne me pardonnerai jamais.
Croyez-moi, je n’essaie même pas ».
Au fait, en Italie, le Droit, c’est quoi ?
La réponse est dans cet accueil du blog de Maître Gianfranco ANNINO, avocat à ROME
http://www.avvocatoannino.it/cose-il-diritto/
C’est une entreprise ardue que d’essayer de répondre à une telle question.
Dans ces conditions, ma réponse va être simplifiée à l’extrême.
Dès le moment où se constitue une société, son but ne peut qu’être la recherche du meilleur pour chacun de ses membres.
Pour l’atteindre, il va être nécessaire d’élaborer un ensemble de règles afin de préserver la vie commune de cette société et donc à faire respecter à chacun de ses éléments, jusqu’au dernier, jusqu’au plus faible.
Le « débordement » de quelqu’un par rapport aux règles pré-établies, constitue une violation de l’ordre public qui doit être restauré par ceux qui ont le pouvoir.
C’est alors qu’une question se pose : est-ce qu’il est juste d’être jugé ?
On pourrait instinctivement répondre de suite que non et cependant le jugement est la seule façon de rester un homme, c’est la première situation qui permet de reconnaître, face à soi-même qu’il y a des gens qui réfléchissent avant d’agir, et qu’il y a des gens qui agissent sans réfléchir ; la dignité d’un homme passe par la conscience de cela, que nous sommes jugés en permanence ; les hommes qui ont le devoir de penser qu’ils ne sont des hommes que dans la mesure où ils sont capables d’être jugés et d’accepter le résultat de ce jugement.
Voilà le côté moral de la chose ; il en découle un autre, le côté pratique : être jugé par qui et comment.
#1 par claudielapicarde le 25 mars 2015 - 16 h 02 min
Bien sur que si il va prendre pour tout le monde, c’est pareil dans les crashs d’avion, ce sont toujours les pilotes les responsables jamais le matériel.
Bises et bon mercredi.
#2 par Monique-Mauve le 25 mars 2015 - 21 h 10 min
Il n’en a pas toujours été ainsi.
Et puis ce ne serait pas juste.
Et aujourd’hui avec Internet et les réseaux sociaux, les jeunes qui avaient la vocation sont au courant de la chose en temps réel.
Bisous du soir, Claudie.