est celle d’un paquebot géant.
A quoi pensons-nous lorsque nous évoquons la figure d’un Capitaine ?
à un homme seul à la barre, seul maître après Dieu à bord, qui peut célébrer des mariages et sait d’un seul coup d’oeil tout ce qui se passe sur son bateau et tout autour. Nous admettons qu’il lui faut tout de même utiliser parfois une longue-vue, un compas (sans savoir ce que c’est) et des cartes, au trésor de préférence. Nous voyons le Capitaine Crochet de Peter Pan, le Capitaine Haddock de Tintin, Jean Bart de Dunkerque ou Geoffrey de Peyrac sur son Chébec suivant notre âge. Voilà ce que nous avons dans l’esprit.
un sourire au passage : le générateur d’insultes du Capitaine HADDOCK
Et voilà la Costa Concordia, avec sa passerelle :
deux saisies d’écran réalisées par votre servante sur une vidéo qui la montre manœuvrant doucement dans le port de Savone
- Première surprise : parfois le Commandant n’est pas là. Il mange. Ou il dort. Ou il est occupé à la partie organisation de son travail, à moins que ce ne soit à la partie représentation (les photos avec le Commandant, les soirées du Commandant, les apéritifs du Commandant, le souper du Commandant et je suis sûre que j’en oublie)… Les passagers n’en font-ils pas autant, au cours d’une croisière ? si bien sur, et c’est normal.
- Deuxième surprise : à bord il y a plusieurs Commandants. On dit « Commandant » : en Italie, c’est le titre que portent les officiers les plus haut gradés de la Marine Marchande. Le Commandant SCHETTINO est, je traduis littéralement, « le Commandant qui commande » et auprès de lui sont les Commandants en second, dont certain(s) sont inculpés aussi sans être assignés à résidence. Bien sur, l’accident a fait 32 victimes, plus de 4000 survivants qui doivent s’en remettre dont le Commandant lui-même et la Concordia meurt un peu plus chaque jour. Qui oserait leur dire ainsi qu’à leurs familles qu’il ne s’est rien passé ? personne.
- Troisième surprise : ce ne sont pas les Commandants qui sont à la barre. D’abord il n’y a plus de barre, cette roue verticale qui nous a tant fait rêver : à l’ère de la micro-électronique et de l’informatique un paquebot se dirige au joystick. Et c’est un officier appelé Timonier qui le manipule.
Quatrième surprise :non, d’abord quelques photos de l’intérieur de la passerelle avec ses nombreux écrans de travail :
et la nuit du 13 janvier 2012 :
- Quatrième surprise : il y avait vraiment beaucoup de monde, le soir du 13 janvier sur la passerelle de la Concordia. J’ai choisi une saisie d’écran tellement éclaircie qu’elle donne une piètre idée de la qualité de la vidéo de départ, mais souvenez-vous, il y avait une coupure d’électricité générale et c’était en pleine nuit. Il faisait déjà nuit quand la Concordia a quitté son dernier port d’embarquement.
Voici l’un des plans de la passerelle réalisé par l’un des officiers témoins au moment où il y avait 10 officiers présents sur les lieux. Tous les officiers sont réquisitionnés en cas d’alarme générale, ils sont donc tous venus et le Commandant SCHETTINO leur a attribué des missions auprès de lui et sur le terrain selon ses besoins. Il m’est impossible de faire une liste générale précise car cela changeait tout le temps et il existe une bonne dizaine de plans de la passerelle semblables réalisés par le même officier témoin pour les enquêteurs, qui ont été publiés dans un diaporama de la presse italienne.
Il y a donc une nécessité de qualité de la communication réciproque entre le Commandant qui commande et les officiers qui le secondent sur un paquebot, d’autant plus nombreux simultanément lorsqu’ils sont en situation d’urgence.
Et, puisque la question portait sur « savoir, pour le Commandant SCHETTINO, ce qui se passait sur la passerelle », je ne parle pas des communications avec la salle des générateurs, la salle des machines, la quille, les ponts, l’équipage et les dirigeants de la Cellule de crise de la Compagnie, les différentes Gardes Côtières et organisations de secours, communications nécessaires et fondamentales pour le meilleur déroulement de l’évacuation ainsi que de tout ce que je n’ai pas encore lu, retenu et/ou appris et compris ou cru comprendre.
#1 par vincent le 20 novembre 2014 - 21 h 39 min
capitaine schettino a agit avec dextérité, il a stabilisé son navire et a sauvé 4199/4231, en tant qu’expert maritime, je le qualifie d’honorable quand à la vidéo elle démontre le calme
et l’expérience du capitaine ainsi que les notion inculquées aux marin: courage et sans froid . C’est GRACE A LUI si l’accident n’a pas était plus grave…
#2 par Monique-Mauve le 23 novembre 2014 - 16 h 54 min
Merci pour votre objectivité, Vincent.
#3 par krn le 20 juillet 2012 - 21 h 20 min
Je viens de regarder cette vidéo pour la première fois et j’ai tente de comprendre qui disait quoi malgré les commentaires du journaliste. Il est dommage que celui ou celle qui a filmé n’ait pas pensé à commencer avant. Nous aurions été fixés. En tous cas, un calme relatif règne. Il n’y a pas d’affolement et tout semble effectivement être sous contrôle. Contrairement à ce qui est dit dans les titres, il ne s’agit pas du tout d’un témoignage accablant pour le commandant.
D’ailleurs, l’œil du marin que nous connaissons a tout de suite repéré sur les images le signal d’échouage, ce qu’un profane ne peut absolument pas remarquer, et qui montre qu’il n’y avait pas de panique mais une réelle volonté d’échouer le navire.
#4 par Fr@ne & @l ~~ Mouette & @lbatros le 18 juin 2012 - 10 h 28 min
dis donc on se croirait chez Mi Jo ou chez moi avec tous ces écrans … Bises
#5 par Monique-Mauve le 18 juin 2012 - 10 h 37 min
avec les beaux officiers italiens en uniforme devant ? et un jacuzzi ? j’arrive !
bises.
#6 par Monique-Mauve le 18 juin 2012 - 10 h 44 min
Faut un officier devant quasiment chaque écran et un qui surveille l’eau à l’oeil nu, c’est comme ça que le Commandant a vu le rocher non signalé par ailleurs.
Au début, sur un journal français, j’avais vu un comm d’un Commandant d’avion qui disait « si le Commandant a dit que le rocher n’était pas sur les cartes, c’est qu’il n’y était pas. » Ça s’est incrusté dans mon esprit, d’autant plus que les comms voisins n’allaient pas précisément dans le même sens.
Faut dire aussi qu’il n’y avait pas « responsable du transport de nombreuses personnes » écrit devant.
#7 par Monique-Mauve le 18 juin 2012 - 10 h 01 min
La réponse était « communication » dans le sens
officiers —–> Commandant qui commande
— tous les renseignements nécessaires
— lesdits renseignements étant scientifiquement justes.