vidéo de Gigetto Dattolico publiée ce 22 décembre 2017 sur YouTube
Les officiers du Costa Concordia détiennent la vérité sur qui est responsable de l’impact sur les rochers.
Le tribunal ne les a pas obligés à la divulguer, alors je propose que nous embarquions comme passager sur les navires sur lesquels ils travaillent encore et que nous leur posions des questions sur ce qui s’est réellement passé, que nous enregistrions leurs réponses avec nos téléphones portables et que nous publiions le tout sans rien censurer et sans rien négocier.
Gigetto Dattolico :
Nous sommes mainternant en décembre 2017, dans quelques jours ce sera Noël.
Je souhaite présenter mes vœux au Commandant Schettino qui passera ces jours en prison.
Je crois que c’est l’occasion de réfléchir encore une fois, une bonne fois pour toutes, sur nombre de points obscurs de cet évènement que le procès n’a pas voulu clarifier.
Tous les officiers ont demandé la négociation de peine et l’ont obtenue, sauf le Commandant Schettino.
Le 3ème officier use de la possibilité de ne pas répondre.
Le timonier négocie sa peine et disparaît.
Ils quittent le procès sans que personne n’ait raconté comment les choses se sont passées.
Les trois officiers Ambrosio, Ursino, Coronica naviguent encore sur des navires à passagers avec leurs galons d’officiers sur les manches.
La presse a authentifié une vérité imposée : toutes les fautes sur le dos du Commandant Schettino.
Les officiers sont sortis du procès, Costa Croisières et Fincantieri en ont complètement disparu.
Je lance une idée : renseignons nous pour savoir sur quels navires sont embarqués ces trois officiers, Ambrosio, Ursino et Coronica.
Réservons une croisière dessus et allons les chercher avec notre téléphone mobile, rapprochons-nous d’eux pendant qu’ils mangent avec les autres officiers et les passagers, demandons-leur ce qui s’est passé cette nuit-là sur la passerelle du Concordia, enregistrons leurs réactions et leurs réponses et puis : publions-les.
Au moins pourrons-nous montrer la figure qu’ils feront devant des questions sérieuses sans pouvoir demander de négocier les réponses.
Francesco Schettino :
Le Commandant qui voit trois officiers la tête droite en train d’observer leurs écrans ne pense pas du tout qu’ils puissent être subitement un danger pour la sécurité du navire. C’est complètement absurde !
Je me demande, et je me répète, cinq ans après, qu’est-ce qui a bien pu pousser trois officiers au silence. Pourquoi aucun n’a-t-il dit : bonsoir Commandant, vous pouvez venir lire mon écran ? on devrait être plus à droite, on est complètement hors de la route.
Le Commandant Schettino est le seul à avoir vu l’écume sur les rochers et à se rendre compte du péril immédiat.
Alors il commence une manœuvre d’évitement pour éviter le choc : tourne à droite pour éloigner la proue des rochers, puis ensuite tourne à gauche pour éloigner la poupe des rochers.
Le Commandant est convaincu qu’il va ainsi faire dépasser les rochers au navire sans dommage et l’expertise de Codacons confirme que le navire aurait été en bon état après le passage.
J’ai été obligé de lancer au dernier moment une manœuvre d’évitement désespérée pour éviter l’impact frontal.
La position que j’ai ci-dessus mentionnée est celle dont j’avais l’habitude depuis mes 32 ans de navigation, mais à ma droite, j’ai remarqué des officiers qui avaient la tête positionnée différemment de celle-ci pour suivre la navigation.
C’était trompeur.
Si, au lieu d’y avoir les trois officiers au moment où le commandant arrive en passerelle il n’y avait eu personne, évidemment, je me serais mis moi-même avec la tête en bonne position pour suivre la navigation et ce ne serait pas arrivé.
Gigetto Dattolico :
Il existe une expertise demandée par le Groupe d’Investigation Préliminaire à l’Amiral Cavo Dragone qui explique comment les choses se sont probablement passées.
Francesco Schettino :
Ce comportement d’omertà, de se prévaloir de la possibilité que l’on a au procès de ne pas parler pour préciser quelles sont les raisons pour lesquelles le timonier, au lieu d’exécuter les ordres que je lui avais donnés avait hésité et fait le contraire pourrait bien être la clé du mystère.
L’expertise qui a été rédigée par l’Amiral Cavo Dragone et son collège d’experts est le Rapport Technique des Conseillers désignés par le Groupe d’Investigations Préliminaires du Tribunal
Ainsi, dans ce document, l’Amiral Cavo Dragone affirme :
Schettino, trois secondes après avoir ordonné la barre au centre, ordonne toute la barre à gauche à 21:45:33. Il est rapporté que, en entendant cet ordre, le premier officier Ambrosio intervient, hurlant « À tribord toute ! », c’est-à-dire toute la barre à droite, ayant sans doute cru que le Commandant, confondant sa gauche et sa droite, visait la terre par erreur ; et ce parce que Ambrosio a sûrement seulement pensé à l’obstacle que constituait l’île à leur gauche et non à la manœuvre que Schettino essayait de faire en fait pour contourner le rocher.
En fait, on entend dans l’enregistrement de la boîte noire (VDR) un bruit plus prononcé, une agitation en passerelle, et la voix plus énergique de Schettino répète de mettre toute la barre à gauche, confermant péremptoirement l’intention, la validité et la volonté que soit exécuté son propre ordre.
La manœuvre sera effectuée de façon à éviter le pire, mais en mettant les timons à gauche, on aurait évité que la poupe n’aille gifler le rocher.
Une fois la manœuvre accomplie, après que le navire, ou plutôt après que la poupe ait dépassé le rocher, s’en soit dégagée, évidemment, il aurait fallu ordonner la barre à droite.Seulement, au moment où je suis en train d’effectuer la manœuvre d’évitement – avant, ils ont tous été égaux, aucun n’a rien dit – au moment crucial de la manœuvre, si le résumé de Cavo Dragone est juste, il y en a eu au moins un qui a eu le triste courage de mettre les mains sur le timon depuis le dos du timonier ou qui l’a poussé pour le faire aller à droite et pas à gauche.
Gigetto Dattolico :
C’est dans ces circonstances qu’est née la tragédie du Costa Concordia.Lorsque le navire cogne sur les rochers, le Commandant ne sait pas encore que que son ordre a été ignoré et il ne se rend pas compte de la situation parce que ses calculs lui disaient tout autre chose, c’est-à-dire que le navire aurait du se trouver beaucoup plus en avant et que le point d’impact aurait du être situé beaucoup plus en poupe du navire sans conséquence grave.
Francesco Schettino :
Voici l’image du radar du Costa Concordia qui se dirige droit sur les rochers à quelques minutes de l’impact juste quand je suis obligé de dire de mettre le timon sur 10° pour ne pas aller tout droit et puis on a fini par éviter le rocher.
Si je n’avais pas vu qu’il y avait quelque chose droit devant, nous serions pratiquement tous morts lors du choc.
Si le timonier, dans mon dos, avait exécuté correctement la manœuvre d’évitement, il aurait pu se faire qu’au final, le navire passe juste.
Le timonier a répondu correctement aux ordres que je lui ai donnés, depuis le moment où je donne l’ordre jusqu’à la dernière répétition de chaque ordre.
Il l’a fait tout au long de la liste d’ordres nécessaires à l’exécution de la manœuvre, de 10° en 10°.
Seulement, au moment le plus important, au moment crucial de la manœuvre, quand je dis de mettre les timons à gauche, il répète correctement pour finalement faire le contraire et envoyer les timons à droite.
Alors le navire, la poupe du navire n’est pas passée, elle a malheureusement giflé le rocher sans qu’on ait saisi l’occasion de ralentir le mouvement qui l’amenait vers le rocher.
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Et le 3ème officier qui a raconté qu’elle était allée se placer derrière le timonier pour être sûre que ce dernier allait exécuter correctement mes ordres.
Personne parmi les officiers ne s’est placé à côté du timonier et n’a réalisé que dans la phase la plus délicate de la manœuvre, le timonier avait fait le contraire, vu que, n’est-ce-pas, finalement, il a fait le contraire.
Il ou elle aurait du au moins le signaler et dire : Commandant, vous êtes en train de donner des renseignements sur où on a pris le coup. Au sujet du point de contact du rocher avec la poupe, nous devons vous faire savoir que le timonier s’est trompé de position et que par conséquent, le point de contact avec le navire est sûrement situé plus vers la proue.
Mais cela n’a pas été dit, ni pendant l’exécution de la manœuvre, ni pendant que je faisais mon rapport sur les dégâts au navire, que je faisais à Ferrarini sur la position du point de contact du rocher sur le navire.
Gigetto Dattolico :
Je connais les défauts de fabrication du navire, les portes étanches qui ne tenaient pas, les compartiments étanches qui se remplissaient d’eau en quelques minutes, les groupes électrogènes qui se sont arrêtés subitement de fonctionner, les ascenseurs en panne avec les portes ouvertes qui se sont transformés en pièges mortels.
C’est tout la faute du Commandant.
Si ses ordres avaient été exécutés tels qu’il les avait donnés, et si le navire était allé taper de la même façon, je ne serais pas ici à vous parler de la tragédie.
Les ordres sont siens, les responsabilités sont siennes, la faute est sienne.
Le souci, c’est que l’un de ses ordres n’a pas été obéi.
Quelqu’un a mis les mains sur le timon et a envoyé le navire taper sur les rochers.
C’est sûr que c’était l’une des quatre personnes présentes sur la passerelle.
Le Tribunal n’a pas voulu éclaircir ce point crucial, ayant décidé qu’il y avait un seul homme coupable de tout y compris des défauts du navire.
Joyeux Noël, Commandant Schettino !
#1 par claudielapicarde le 27 décembre 2017 - 11 h 07 min
Il servira toujours de tête de turc, les autres ont su négocier avec la justice et tout lui mettre sur le dos.
Je te souhaite une bonne fin d’année et si je ne reviens pas tous mes vœux pour 2018, bises et contente de te lire car je suis très peu sur Facebook, je n’aime pas trop.
#2 par Monique-Mauve le 27 décembre 2017 - 20 h 22 min
Bon bout d’An, Claudie, bisous du soir 🙂 ❤
Meilleurs vœux aussi, que l'an qui vient soit meilleur que le précédent et que si nous ne sommes pas plus à la fin nous ne soyons pas moins non plus.