Archives de la catégorie Atelier de Régine

L’ours et le rat

(c’est le titre)

pour l’atelier “L’écriture en folie” de Zéphyrine http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!20358.entry

OURS

 

Un ours amateur d’humour, paré de ses plus beaux atours,
s’en allait pour boursicoter,
un soir d’été. 
De sa bourse boursoufflée,
il tira
un petit rat
pour la boursière, ses amours.
C’était un joli cadeau,
il gagnait des courses et des lots
aux concours
qui se tenaient dans les arrière-cours
des basses-cours
des alentours.
Il fallait seulement le guider de la voix aux carrefours.
Alors il suivait le bon parcours sans détour ni demi-tour, 
tournait, tournait le compte-tours
et l’amour-propre des amours de l’ours s’échauffait comme devant ses fours.
Sur la coursive où il vivait,
tous les jours il entraînait
le gentillet.
Il prépara un beau discours pour la boursière, ses amours.
Là, il jouait sur du velours
car c’était un vrai troubadour,
il fut agréé hors-concours
sans débourser quoi que ce soit,
qu’un peu d’amour et de fierté
apportés par un muridé*.
Entre bisous et mamours,
les choses poursuivent leur cours,
toujours.

 

* le rat est un mammifère de la famille des muridés http://fr.wikipedia.org/wiki/Rat

  http://absolutist.com/online/rats_spears/rats.swf

Aidez le rat à lancer le javelot le plus loin possible :

au premier clic, le rat prend sa course

au second clic, il met le javelot en position de lancer (inclinaison)

au troisième clic, il le lance

notez votre record

Ce jeu a une histoire : quand il a été lancé il a donné lieu à des tournois sur Internet, le record actuel est de 60 (mètres ?)

http://rats-and-spears.software.informer.com/

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La plus belle pour aller danser

(c’est le titre)

pour l’atelier de Zéphyrine “L’écriture en folie” http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!20302.entry

ENTE ENTÉ

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Esperluette attendant que son vernis à ongles sèche

L’auteur demande seulement un lien vers son site en échange de son travail : banniere90x60

Esperluette était encore adolescente lorsqu’elle fit accidentellement la connaissance de Pérubore. Il y avait la fête dans la salle polyvalente au village voisin et elle ne voulait pas en être absente car elle sautait sur toutes les occasions d’agrémenter un quotidien plutôt monotone. Sans aller jusqu’à souhaiter consommer de l’aguardiente, elle n’était pas abstinente en matière de petits plaisirs innocents. Assister à la fête la plus récente lui avait permis de se sustenter d’une façon exotique succulente car les organisateurs avaient fait un buffet à thème.

Or, la semaine précédente, elle avait fait brutalement connaissance avec le gravillon de la route fraîchement goudronnée. Elle en avait encore des traces rémanentes sur ses genoux couronnés et considérait le trajet à faire d’une façon ambivalente. Malgré l’ardente envie de participer encore, elle appréhendait d’arpenter à pied un terrain susceptible d’attenter encore à l’intégrité de sa peau de pêche.

Aussi se mit-elle à argumenter ferme lorsqu’elle croisa Pérubore et son maître. Elle fut éloquente, véhémente : elle lui astiquerait toute son argenterie en échange d’une soirée avec l’âne. Ils échangèrent une poignée de main devant le garde-chasse assermenté avec lequel ils étaient apparentés tous les deux pour sceller l’accord. Esperluette était bien contente. Et Pérubore donc ! Sa solide charpente ne sentirait même pas le poids de la demoiselle sur la sente et il pressentait qu’il allait être pomponné et chouchouté toute la soirée.

Pendant que la fille impatiente usait de lotions astringentes et repassait ses plus belles dentelles, la bête s’offrait au farniente et son œil si doux avait des lueurs concupiscentes sous ses paupières closes : il voyait clairement la ration d’avoine augmentée qu’on ne manquerait pas de lui offrir pour son souper, juste avant cette soirée de détente imminente dont ils étaient tous les deux maintenant dans la fervente attente.

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La forêt dans la mer

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pour l’atelier de Zéphyrine “L’Écriture en Folie” http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!20016.entry?sa=38111859

mots commençant, contenant ou se terminant par ces 4 lettres NCHE ou/et NCHÉ dans l’ordre

06 13 10 EC

Bon, je viens de luncher, je peux plancher sur l’Écriture en Folie” du jour. Je me penche sur le sujet : une histoire enchevêtrée où on se perd dans les embranchements ? Comment pourrais-je déclencher l’enthousiasme des foules qui me lisent ? C’est que je veux une avalanche de bravos, tant qu’à faire ! Un seul “Bof ! “ retrancherait une part importante du plaisir du jeu. Il ne faut pas flancher devant la difficulté de la chose : l’écran blanc me débrancherait-il le coin inventif du cerveau ? J’arrête de m’épancher, cela n’intéresse personne.

Si je vous racontais que je me suis embronchée sur une racine, ce matin. Le sol était jonché de feuilles et je ne l’ai pas vue : ah, là, tout le monde rigole. Des bêtas d’arbres qui vont finir par se trancher les branches à force de se déhancher pour faire tomber leurs feuilles, ça vous dit quelque chose ? En faisant ça, ils nous envoient aussi du pollen plein les yeux et les bronches. Ce doit être ça qu’on appelle des “pleurobranches”*. Alors, pour éviter qu’ils ne s’abiment les branches, on prend soin de les enchemiser avec des chemises étanches, d’une blancheur immaculée, avec une manche par branche.

Il y en a qui filtrent les rayons du soleil comme des stores vénitiens, les “lamellibranches”* sans doute.

J’en ai appris des choses sur les “ptérobranches”* ! Il y a ceux qui sont toujours les premiers, les “prosobranches”* à côté des sentiers et des clairières et ceux qui sont toujours les derniers, les “opisthobranches”* qui se retrouvent enfouis dans les parties touffues des forêts. Il y a ceux qui pleurent sur leur sort, les “tectibranches” ou arbres-calimeros et ceux qui veulent toute la place, les “nudibranches” qui déploient leurs racines jusqu’au-dessus du sol, en plus de leur tronc et de leurs branches.

* c’est pour rire, ce n’est pas vrai – quoique… franchement… si la mer prenait sa revanche… si elle attrapait la cognée par le manche… un beau dimanche
http://fr.wikipedia.org/wiki/Opisthobranchia 
http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/pt%C3%A9robranche

 

Heu… je crois que j’ai légèrement surenchéri sur les forêts marines.

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Du père BLAIZE à Maurice MÉSSÉGUÉ

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pour l’atelier “Les Mots en Folie” de Zéphyrine http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!19884.entry

mots commençant, contenant ou se terminant par ces 4 lettres STER  dans l’ordre

Le Père Blaize en vidéo

http://www.pereblaize.fr/

Une herboristerie a réussi à subsister à MARSEILLE, c’est celle du Père BLAIZE.  Les pharmacies allopathiques ont réussi à désincruster les autres. On a vu, en son temps, Maurice MÉSSÉGUÉ manifester sa présence par une boutique en haut de la CANEBIÈRE. Il s’est fait admonester par l’austère Ordre des Médecins quasiment toute sa vie. Pourtant beaucoup de docteurs diplômés attesteraient ensuite avoir eu recours à lui et constaté que ses méthodes (bains de mains et de pieds) n’étaient pas de la fumisterie. A la fin, on ne contesterait d’ailleurs plus que son absence d’études Universitaires.

Cela consternait les tenants de la Phytothérapie. Ici-Paris, le Gala de l’époque savait attrister ses lectrices avec récits des démêlés du beau Gascon avec la justice.  Pourtant, la médecine par les plantes doit exister depuis la préhistoire. Nous nous prosternons volontiers devant la sagesse des animaux sauvages qui persisteraient mystérieusement de génération en génération, à déguster les plantes adéquates en cas de petit bobo digestif. Les premiers remèdes humains consisteraient en feuilles et herbes mâchées. L’usage a su en subsister dans nos campagnes jusqu’à nos jours, contrarié par l’utilisation des pesticides qui ont fini par infester les “bonnes plantes”.

Honnêtement, les deux méthodes ont continué à cœxister et on peut dépister des sachets de tisanes et des flacons de gélules dans nos pharmacies, para-pharmacies et supermarchés.

J’ai connu Maurice MÉSSÉGUÉ en temps réel par ses nombreuses publications dans lesquelles, régulièrement, il continuait à protester de sa bonne foi et de son efficacité. Le plus bel hommage qui lui a été rendu c’est ce livre qui n’a pas été écrit par lui et qui porte son nom :

Le Messegue

http://www.messegue.com/librairie-accessoires-/livres-messegue-encyclop%C3%A9die-plantes-10026-493

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Le marais

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pour l’atelier “Les mots en folie” de Zéphyrine http://redeba.spaces.live.com/?_c11_BlogPart_BlogPart=blogview&_c=BlogPart&partqs=amonth%3d5%26ayear%3d2010

mots commençant, contenant ou se terminant par ces 4 lettres CHER  dans l’ordre

05 30 10A

“Savez-vous ce que c’est que moucheronner ? c’est la plus jolie chose du monde !” Mme de SÉVIGNÉ – presque.

Oui et non. Oui parce que cette histoire de moucherons s’est passée dans mon jardin à moi. Non parce que ce sont les moucherons qui sont restés maîtres de la place.

J’ai décidé que nous nous rapprocherions des faits en douceur par une petite histoire. C’était un moucheron. Il payait un loyer suffisamment cher pour pouvoir espérer être tranquille dans son marais. Il avait dû beaucoup démarcher pour avoir où coucher puis s’accrocher pour trouver où nicher, un doux lieu où son épouse accoucherait. Lui, il avait beau prêcher le calme à ses voisins, leur demander de se rapprocher au lieu de se disputer, il leur arrivait trop facilement de s’effaroucher. Un pas dans l’herbe noyée suffisait à déclencher l’envol d’un nuage noir à cinquante centimètres au-dessus de l’onde, bien visible par “Elle”. Alors “Elle” a décidé d’assécher le terrain sous prétexte que mouches et moustiques y pullulaient.

“Elle”, c’était moi. J’ai essayé d’embrocher les insectes un à un, de déclencher des moyens chimiques, de déboucher les égouts (oui, messieurs-dames, avec le gros furet), d’enclencher les moyens administratifs, bref de rechercher toutes les solutions susceptibles de débrancher cette arrivée d’eau, en un mot de supprimer la fuite qu’il y avait quelque part dans le réseau de canalisations et de retrancher de mon cadre de vie cette mini-faune ailée qui m’empêchait désormais de sandwicher sur mon gazon. En vain, je ne fis qu’escarmoucher et ne pus rien dessécher du tout. On ne put reboucher un trou qu’on n’avait pas trouvé.Ce marais, c’était mon jardin du bout des Huttes. En fin de compte, ne pouvant faire décrocher cette mini-société volante de ce qui avait été ma pelouse, j’ai déménagé.

Vous imaginez s’il m’était arrivé de trébucher ! J’aurait pu chevaucher une nuée de minuscules fées noires pour me relever.

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