Archives de la catégorie Atelier de Régine
Comment viennent les cauchemars
Publié par Monique-Mauve dans Atelier de Régine le 5 mars 2010
(c’est le titre)
pour “l’Ecriture en folie” de Régine http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!17683.entry
Le problème quand on se couche, c’est qu’on a une chance sur deux de faire un cauchemar. Vous montez sur un bateau-mouche à Paris et le rêve gauchit. Vous êtes soudain en plein pays Cauchois et vous inspectez ves bouchots. Vous vous apercevez que les bruches ont pris les jeunes moules que vous chouchoutiez pour des petits pois et s’y sont abouchées. Alors vous essayez de les écraser avec un cruchon qui vous vient sous la main, vous leur videz dessus tout le contenu d’une cartouchière sortie d’on ne sait où, l’escalade. Et puis vient le regret, un coup de chasse-mouches aurait peut-être suffi, parce que maintenant, la barque prend l’eau. Vous essayez de boucher les trous avec de la baudruche, ça fait des cheveux au bateau. Du papier tue-mouches, la glu y est bien visqueuse ? vous n’en trouvez pas. Vite, vous attrapez votre baluchon pour vous enfuir et vous déjuchez de votre couche en chuchotant “Au secours”. Dans un réflexe de survie, votre capuchon de nuit de travers, vous chevauchiez le traversin dont la housse tire-bouchonne à présent et vous crachouillez des plumes. L’escarmouche est finie, allez vous doucher, vous n’avez qu’ébauché votre réveil, en ce moment vous cauchemardez encore à moitié.
Le terme cauchemar vient de l’ancien français caucher, qui se traduirait aujourd’hui par fouler, et du néerlandais mare, qui signifie fantôme.
Morne récré
Publié par Monique-Mauve dans Atelier de Régine le 21 février 2010
(c’est le titre)
pour l’atelier de Régine “L’écriture en folie” http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!17426.entry
C’est Cornélien, presque. “Ecrire la dernière ligne ou ne pas l’écrire, là est la question” disait souvent un copain de classe dont je n’ai jamais su le prénom.
Qu’est-ce que c’est borné, un prof de Sciences Nat ! Celle-là nous apporte gentiment des bigorneaux pour la séance de T. P., c’est pour nous les faire connaître, non ? Moi, je participe ! je n’en avais jamais goûté, je mange les miens. Quand elle l’a vu, j’ai cru voir passer la tornade blanche de la télé ! Et pour la récré, aggiornamento. Elle m’a collé au tableau, les autres corniauds m’ont fait les cornes, et ils m’ont tous laissé là, à devoir écrire dix fois que “Je-promets-de-faire-sérieusement-cet-atelier” avant d’avoir le droit de les rejoindre.
Si j’étais sûr d’atteindre l’arbre biscornu qui borne la cour, au fond, avant de me faire rattraper par l’attorney qui est au service de cette vieille corneille racornie, je tenterais bien une sortie, tranquille, sans piétiner la viorne du Principal. Quoique… ce n’est pas la Californie aujourd’hui, il fait un vent à décorner un taureau de Camargue, je suis aussi bien là où je suis pendant que les autres se gèlent. Et puis si j’écorne une punition, je risque une mornifle du paternel à la place de son traditionnel cornet de pop-corns pour mon goûter. Je me rattraperai plus tard auprès des gars en lâchant un capricorne à côté d’une fille aux cheveux bien longs.
V’là le cornac qui rentre avec tous ses cornichons. Bon, je finis de m’esquinter la cornée sur ce tableau vert, avec cette craie pas jaune, à orner en vitesse de mon meilleur coup de poignet la dernière ligne de mes flagornantes bonnes résolutions. Morne récré ? Ouais. Tu es toujours vivant, le bestiau, dans ma poche ? Prend un bout de corned-beef, va te falloir des forces… et… c’est parti pour un air de cornemuse, les mecs !
J’ai emprunté la plupart des éléments du décor là http://www.engine001.com/gamemaker.htm
Vous y trouverez un freeware de création de jeux 001 Action / RPG Maker avec de précieuses ressources graphiques gratuites.
… une tuile pour décor de RPG carrée fait 32 sur 32 pixels…
Mon rêve en rose fushia
Publié par Monique-Mauve dans Atelier de Régine le 24 janvier 2010
(c’est le titre)
pour l’atelier de Régine "L’écriture en folie" http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!16538.entry
mots en FOL et créa de Ghislaine ![]()
Le fol rêve que voilà ! D’un côté, c’était folklorique : je me suis retrouvée quarante ans en arrière. Mon vieux lit était habillé de satin rose fushia. Moi aussi, en pleine soirée pyjama mixte, je ne songeais qu’à folâtrer. Je raffole de cette ambiance folichonne que je n’ai connue qu’en colonie de vacances. Mon esprit batifolait comme un feu-follet au milieu du brouhaha des copains et copines de Fac, perdus de vue depuis longtemps. Et ils avaient tous amené leur propre lit de chez eux, affolant : comment tous ces meubles avaient-ils pu rentrer chez moi ? Ma salle à manger aux murs probablement extensibles avait l’air d’un dortoir, il y régnait un petit air de folie sympathique. Je sentais monter en moi une euphorie folle. Il faisait très beau et sûrement un peu tout allait s’exfolier. quand je me suis réveillée, secouée d’un fol-rire* frustrant.
* la Fac et la colo, c’était aux environs de mai 68, alors : il est interdit d’interdire
Puck est adulte maintenant
Publié par Monique-Mauve dans Atelier de Régine le 20 janvier 2010
pour l’atelier de Régine Les Mots en Folie http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!16399.entry#comment
semaine PUC et photo d’un cahier-défouloir ![]()
Puck a dépassé quelque peu l’âge où son prénom hésite entre sagesse* et espièglerie*, mais elle a toujours les réactions excessives d’une adolescente. Afin de conserver dans le monde une dignité apparente, elle a décidé de s’offrir un cahier aujourd’hui. Ce qu’elle a ramené de la librairie n’est pas destiné à devenir le journal résigné et romantique des pucelles de jadis qui confiaient leurs rêves au premier frère capucin venu, lequel était d’ailleurs coureur comme un lièvre, capucin aussi (je n’ai pas dit "au capucin" quoique l’heure du repas approche). C’est un cahier-défouloir pour dépuceler son âme, la libérer du carcan de l’éducation qu’elle a reçue pour mieux pouvoir revenir ensuite dans le moule qu’impose la société bien-pensante, bien épucée des rancours contre les griffures de la vie. En cette nuit d’été, elle songe, allongée sur son vieux pucier, comme il va être bon de remplir la corbeille virtuelle déjà pré-dessinée sur le papier de tous ces petites contrariétés qui l’ont agacée comme autant de piqûres de puces et qui tournent à l’urticaire géant en s’additionnant .
# 7,5 ? pour se remettre les idées en place, ce n’est pas excessif.
* sagesse : Puck par Lisbeth WERNER, peut-être les couvertures de ces livres Rouge et Or Souveraine vous rappelleront-elles des souvenirs http://pagesperso-orange.fr/serge.passions/puck_titres_1.htm
* espièglerie : folklore médiéval anglais http://fr.wikipedia.org/wiki/Puck_%28mythologie%29
Quatre pneus pour mémoire
Publié par Monique-Mauve dans Atelier de Régine le 14 janvier 2010
pour l’atelier de Zéphyrine “Les mots en folie” http://redeba.spaces.live.com/blog/cns!55AB7DB88B512407!16124.entry
Oh, les nocives noces ! elle venait d’épouser un noceur technocrate. Un jeune schnock italien qui réclamait déjà polenta et gnocchis. Il l’avait séduite par son monocle ; dans l’intimité il serait binoclard. Elle se couchait tôt, il était noctambule. Elle adorait ses échinocactus monochromes, il se promettait de les étudier à la binoculaire, de leur inoculer des monocellulaires dont il aurait trituré les gonocytes pour voir s’il ne pourrait pas justement obtenir des gradients de couleurs dans leurs fleurs. Elle avait introduit un rhinocéros dans son petit univers et elle ne s’en doutait même pas tandis que les quatre pneus de sa voiture monocoque à lui les emportaient vers son nid douillet à elle. Le knock-out était pour plus tard, quand cette innocente constaterait le génocide de ses succulentes au retour d’un cinoche devant un tableau-souvenir ridicule.




